Quand rien ne va plus, mieux vaut quitter la table même si celle-ci n'est pas encore desservie. Les anciens, cette race de footballeurs doués, ont très tôt compris que leur place est partout ailleurs que sur cette table. Ils sont partis sans demander leurs restes, remplacés par une autre race complètement étrangère au milieu du sport roi à la gourmandise affirmée. Une race sortie de nul part qui les a dépossédés de leur bien. Frappés d'ostracisme, ces anciens ont très tôt compris qu'ils n'ont plus de place dans un monde qui n'est plus le leur. Sans faire de bruit ni de vacarme, ils ont tout simplement quitté les lieux sans se retourner ? Est-il logique ou normal de voir tous ces anciens joueurs uniquement sur les plateaux de télévision alors que l'autre race de gourmets occupe les terrains de football ? Le hold-up du siècle où des footballeurs racés sont marginalisés, et où des «maquignons» se pavanent fièrement dans les stades. Le football n'appartient désormais plus aux footballeurs mais à une race, parachutée d'on ne sait où, et qui planent aujourd'hui sur cette discipline. Ce triste décor a fait aujourd'hui que notre équipe nationale ne renferme aucun joueur local, excepté deux gardiens de buts, remplaçants de M'bolhi, que Gourcuff était dans l'obligation de sélectionner. Un indice fort significatif et symptomatique. Autour de nous, en Afrique ou en Europe, autant qu'en Amérique ou en Asie, le football appartient uniquement aux footballeurs et les entraîneurs ont presque tous tapé au ballon et joué dans le haut niveau. En Algérie, les non footballeurs sont sur les terrains alors que les vrais discourent sur les plateaux des chaînes de télévision. Ils ne font que parler, débattre, analyser les situations alors que les autres, les auteurs du hold-up, se frottent les mains d'avoir réalisé le casse du siècle en vidant les caisses de cette discipline et en poussant les propriétaires à également vider les lieux.