L'année sportive 2014 laissera de mauvaises traces sur nos stades. Il ne s'agit pas d'une lecture d'un sondage lancé auprès des supporters ou du monde sportif mais plutôt de ce que chacun de nous a retenu. Pas question d'évoquer le nombre de buts inscrits, la qualité des meilleures passes, du meilleur joueur, de ses productions, de la valse des entraîneurs devenue à la mode, du nombre de technicien ayant défilé, de ces crises enregistrées au sein des clubs, ou encore de ces déclarations inquiétantes faites par certains présidents, entraîneurs ou joueurs. 2014 fut caractérisée par ces erreurs monumentales d'arbitrage qui se sont croisées pour provoquer le bas niveau de quelques joueurs qui se disent professionnels. Ou encore ces huis clos et scènes loin d'honorer notre football, qui défilent et s'étalent devant nos caméras et supporters à la recherche d'une qualité de jeu. Les avis optimistes suent lors des discours prometteurs. Chaque week-end, des actes humilient leurs auteurs et font remonter à la surface le pessimisme. Le dernier en date, est celui qui avait opposé le MC El Eulma à la JS Kabylie. Des joueurs couraient après l'adversaire et non après le cuir. Un arbitre effacé et remplacé par ces acteurs qui espèrent trouver place parmi les Fennecs ? Un exemple loin d'honorer l'engagement de ces joueurs professionnels. Notre championnat fiévreux n'a toujours pas encore trouvé l'entraînement adéquat pour tenir les promesses faites au lendemain de l'entrée en vigueur de la saison 2013-2014. L'année s'efface et s'est distinguée par un sacré cafouillage dans les clubs, par des coups de gueule. Des questions de primes, des démissions, des comportements provocateurs de quelques joueurs. La violence persiste et refuse d'attacher sa ceinture face à une campagne de communication institutionnelle pourtant bien construite. Autant de notes qui démontrent que notre football n'a pas encore atteint le niveau qui puisse permettre à quelques joueurs de sauter la barrière pour rejoindre les Fennecs. La violence s'amuse et offre des blessés, et des pièges dans et hors des stades. Un bilan 2014 qui ne mérite pas de porter un maillot de cette couleur. Personne n'est en sécurité. Des entraîneurs n'arrivent plus à défaire leur valise, se sachant partants au bout de la cinquième rencontre. Le décès du joueur camerounais de la JSK, Albert Ebossé est devenu la plus mauvaise référence, elle colle à la peau non seulement d'un seul club mais de l'ensemble des clubs. Le compte rendu de l'examen qui tient sur 15 pages, présenté à la conférence de presse par le Dr André Moune fait part des conclusions suivantes : «Albert Ebossé Bojongo est décédé des suites d'une agression brutale ayant causé un traumatise crânien.» Par ailleurs, début décembre de violents incidents ont eu lieu au stade de Béjaïa après la défaite du MOB (1-0) contre l'USMA. «Au coup de sifflet, toute sorte de projectiles ont fusé et les supporters de l'USMA ont dû se réfugier sur la pelouse avant que certains blessés ne soient évacués vers l'hôpital.» Pour les médias, «dans l'imaginaire collectif algérien, l'image du supporter violent est associée à celle du hooligan anglais des années 1980, incarnant le «mal absolu», c'est-à-dire la mauvaise image d'un individu déclassé, à la scolarité ratée, de famille instable, délinquant dans la vie quotidienne et étranger au monde du football. Le 21 décembre, «ce qui s'est passé à l'Arbaâ, écrit le quotidien «L'expression», est devenu quelque chose de plus en plus banale, parce que tout simplement, tout le monde est responsable devant cette violence qui continue de pourrir davantage notre sport-roi». Au stade Smaïl Makhlouf de l'Arbaâ, c'est une affiche malheureuse qui s'est invitée lors de la rencontre RCA-CRB. Un autre cas s'additionne aux précédents. L'entraîneur du MCO, Cavali, scandalisé par l'arbitrage face au MCA dira à la fin de la rencontre : «Moi, je suis de bonne foi, je ne joue pas le titre ! Mais on nous vole des points ! C'est un scandale !» «Je n'ai jamais vu ou vécu cela de ma vie. L'arbitre nous prive d'un penalty alors qu'il était à cinq mètres de l'action. C'est honteux ! Normalement, le MCO a gagné, stop ! L'arbitrage nous a fait des misères face au MOB, puis ce soir face au MCA. D'autres images viennent confirmer le niveau de violence. «Le choc de la 11e journée de la division d'honneur de Béjaïa ayant opposé le CRB au leader, en l'occurrence l'OSEK, a été marqué par des incidents graves au vieux stade communal de Souk El-Thenine dans la wilaya de Béjaïa. Des joueurs de l'OSEK ont été pris à partie au coup de sifflet final de l'arbitre par les supporters locaux, qui ont envahi le terrain et des incidents graves ont eu lieu entre les deux nombreuses galeries. L'autre violence qui aurait pu être mortelle est rapportée par notre confrère de «Liberté» : «Après le drame qui s'est produit l'an dernier (23 septembre 2013) au stade du 5-Juillet d'Alger, lors du derby algérois ayant opposé l'USMA au MCA, et qui a coûté la vie à deux supporters, la sécurité des supporters dans l'enceinte des stades, notamment sur les gradins et tribunes des stades, est de nouveau d'actualité. En effet, samedi dernier, lors de la rencontre de la Coupe d'Algérie (USM Bel-Abbès–ES Arabaâ) au stade du 24-Février 1956 de Sidi Bel-Abbès, les supporters présents dans les gradins, à proximité de la porte d'entrée n°8, ont été surpris de constater trois trous béants (un de près de 30 cm et les deux autres de 10 cm) sous leurs pieds, ainsi que de nombreuses fissures apparentes montrant une réelle vétusté des dalles du stade. Ces ouvertures n'ont provoqué aucun incident majeur pour les supporters. Selon le directeur de l'Opow, Boussouar, rencontré, hier, sur les gradins endommagés en compagnie du directeur de la jeunesse et des sports, Rayane, «ce sont des trous qui ne présentent aucun danger !!! Pour les supporters, cela est dû aux infiltrations des eaux pluviales et à la corrosion des aciers». La violence et les comportements regrettables continuent de fissurer ce sport. Ce n'est là qu'un tableau loin d'être complet mais qui alerte au maximum notre football. 2014, Dieu merci, qu'il existe des équipes qui se mobilisent pour donner la meilleure affiche de notre football. Mais combien sont-elles ? Nous avons préféré taire d'autres cas qui font de notre football une véritable cage à piège. Il faut croire que l'équipe nationale échappe à ce phénomène et qu'elle reste avec quelques équipes de diverses divisions de notre football, la meilleure carte de vœux de satisfaction de l'année 2014.