La dépouille du Camerounais portée par les Kabyles L'affaire connaît une nouvelle tournure puisque les parents du joueur, un médecin (André Mouné) et maître Bertrand, avocat de la famille Ebossé, qualifient la mort du joueur d'«assassinat prémédité» et accusent les parties algériennes. La mort du joueur de la JS Kabylie, le Camerounais, Albert Ebossé, touché par un projectile lancé des tribunes du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, lors du match face à l'USM Alger, au mois d'août dernier, vient de prendre une nouvelle tournure avec les dernières déclarations de l'avocat de la famille du joueur, son père et le registre au point où les ministres des Sports et de la Justice de notre pays ont réagi, en indiquant que désormais, c'est une affaire purement de justice. On se rappelle bien, lors du rapatriement de la dépouille mortelle du footballeur camerounais vers son pays natal, Alex Bodjongo, le frère aîné de l'attaquant camerounais de la JSK, était très ému par le décès d'Ebossé, lui qui avait suivi le match face à l'USMA, sur l'une des chaînes satelitaires algériennes. «Albert était aimé de tout le monde. C'est quelqu'un de très gentil et de très sympathique. On doit s'armer de beaucoup de courage pour faire face à cette tragique épreuve.» Pour ce qui est des causes ayant conduit à la mort tragique d'Albert Ebossé, le frère de l'attaquant de la JS Kabylie a tenu à confirmer les résultats préliminaires de l'autopsie accomplie par le médecin légiste. «Les causes réelles de la mort de mon frère ont été citées dans un communiqué du parquet de la République près le tribunal de Tizi Ouzou. Je ne peux pas dire plus.», a-t- il dit. Les accusations camerounaises D'ailleurs au même moment le président de la JSK avait bien précisé qu'«Albert Ebossé était non seulement un joueur au sein de notre club, mais aussi le fils chéri, adulé et adopté par toute une région. Sympathique, il était aussi un joueur exemplaire sur et en dehors du terrain». Pour le président de la JS Kabylie, «la mort tragique d'Albert Ebossé, ne doit en aucun cas être utilisée ou déviée de son contexte...». Ainsi donc, et selon un communiqué du parquet de la République près le tribunal de Tizi Ouzou, citant les résultats préliminaires de l'autopsie accomplie par le médecin légiste, la mort d'Ebossé est due à un «traumatisme causé par un objet contondant, et tranchant provoquant une hémorragie interne». Une délégation algérienne, composé de deux membres du conseil d'administration de la JSK, a accompagné la dépouille du défunt lors de son rapatriement au Cameroun pour présenter les condoléances de l'Algérie à sa famille. Le 11 septembre dernier la commission de discipline de la Ligue de football professionnelle a annoncé la «suspension du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou jusqu'à la fin de saison 2014-2015, assortie de huis clos pour une période de six mois à compter du 26 août 2014». La commission de discipline a également prononcé une «interdiction de stade aux supporters de la JSK, lorsque ce club joue en déplacement et ce jusqu'à la fin de la phase aller de la saison 2014-2015». «Le dossier reste ouvert jusqu'à conclusion des enquêtes en cours actuellement menées par les services concernés», avait précisé la commission de discipline de la LFP à ce moment-là. Ce qui suppose qu'on doit attendre les conclusions des enquêtes. Mais, l'affaire connaît une nouvelle tournure, puisque les parents du joueur, un médecin (André Mouné) et maître Bertrand, avocat de la famille Ebossé, qualifient la mort d'Ebossé d'«assassinat prémédité» et accusent les parties algériennes (parquet de Tizi Ouzou, le médecin légiste qui a procédé à l'autopsie, la Fédération algérienne de football, la JS Kabylie) de vouloir étouffer l'affaire et surtout d'avoir maquillé les circonstances et raisons qui ont entraîné la mort d'Albert Ebossé. Le médecin légiste camerounais assure après avoir effectué une seconde autopsie, que «tout s'est joué dans les vestiaires», allant jusqu'à décrire une scène d'un tel scénario alors qu'il n'a jamais été présent sur les lieux du drame! Puis le même médecin légiste indique que le rapport d'autopsie algérien a été signé par des résidents et non un responsable de la spécialité. De son côté, le père du joueur, Bojongo Ebossé accuse carrément l'Etat algérien puisqu'il déclare que: «Les autorités algériennes ont voulu maquiller le meurtre de mon fils.» Quant à l'avocat Camerounais, Ruben Billap, il annonce de son côté que: «Nous allons déposer une plainte contre la JSK...». Les réactions algériennes La première réaction algérienne du président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi est très simple: il remarque d'abord que «une contre-autopsie au Cameroun traduit un manque de confiance» avant de démentir catégoriquement les accusations de la partie camerounaise: «Ebossé passé à tabac? C'est faux» ou encore: Albert Ebossé, tabassé à mort? «Impossible», s'exclame le président kabyle. De son côté le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a réagi mardi dernier en indiquant: «qu'il faut attendre le rapport final de la justice algérienne» pour pouvoir s'exprimer clairement sur l'affaire qui a coûté la vie à l'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé. «Nous n'avons aucun commentaire à faire sur la mort d'Albert Ebossé. Le dossier est actuellement entre les mains de la justice algérienne. Tout ce qui est rapporté ici et là, ne sont finalement que des articles de presse», a déclaré Tahmi en marge d'une réunion de travail avec les directeurs des instituts du sport. «Les faits se sont produits en Algérie et l'attaquant camerounais évoluait au sein d'un club algérien, ce qui nous implique davantage à chercher la vérité dans la mort d'Ebossé», a précisé Tahmi. deux jours plus tard, soit jeudi dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la mort du joueur de la JSK, le Camerounais Albert Ebossé, sur ordre du ministère public qui a achevé l'enquête préliminaire sur cette affaire. En marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a indiqué, en réponse à une question sur le cours de l'affaire du décès du joueur camerounais Ebossé, que «l'enquête préliminaire ordonnée par le ministère public a été achevée et maintenant une information judiciaire sera ouverte». Le juge d'instruction «engagera une enquête contre tout individu suspecté dans le crime ou toute autre personne s'étant rendue coupable de manquement dans sa mission», a conclu le ministre. En résumé ce nouveau rebondissement de l'affaire du décès tragique du joueur de la JSK, Albert Ebossé, est entièrement pris en charge par la justice. Et dans ce cas précis, il est donc inutile de spéculer, l'affaire devrait être réglée par le biais du secteur judiciaire.