Annaba est sans wali depuis bientôt quatre mois. Depuis précisément octobre 2014, date de l'accident vasculaire cérébral suivi du décès cette fin de mois de décembre de ce commis de l'Etat. La wilaya était déjà confrontée à la vacance depuis deux années du poste de chef de daïra de la commune du chef-lieu en charge également de celle de Seraïdi. Cette situation s'est négativement répercutée sur le développement local avec une démobilisation presque générale des directeurs membres de l'exécutif et autres responsables en charge de tel ou tel autre secteur socioéconomique. Faute de suivi rigoureux comme ceux que le défunt wali Mohamed Mounib Sandid effectuait quotidiennement, de nombreux projets en chantier activent au ralenti. D'autres, faute de donneur d'ordre, sont tout simplement suspendus. Les prises de décision pour solutionner les problèmes à l'origine de ce ralentissement parviennent tardivement sur le terrain. Prévue pour le début de l'année 2015, l'inauguration du Centre anti-cancer implanté dans l'enceinte de l'hôpital universitaire de Annaba a été reportée à une date indéterminée. Déjà affectés à cette structure après avoir été prélevés de leur unité respective, des dizaines de praticiens, notamment des oncologues et agents paramédicaux sont dans l'oisiveté. Au grand dam de milliers de cancéreux des régions de l'extrême est du pays comme outre Annaba, celles de Tébessa, Souk-Ahras, Guelma, Tarf qui attendent avec impatience l'ouverture de cet établissement hospitalier spécialisé. Ce qui représente pour eux, la fin d'un calvaire fait de longs et coûteux déplacements à Constantine ou à Ouargla. Ces derniers leur sont imposés pour prétendre subir une séance de chimiothérapie ou autre consultation spécifique à leur état de santé. Il n'y a pas que ce projet qui souffre du retard généré par l'absence d'un wali et la démobilisation de la majorité des cadres de différentes administrations publiques. Tous les secteurs semblent s'être positionnés dans l'attente de la désignation d'un nouveau premier magistrat de la wilaya. Le secteur des investissements vient en tête de liste avec le gel de milliers de postes de travail. De par ce qu'il représente comme facteur de développement local, ce dossier tenait à cœur le wali. Selon des sources proches du cabinet de la wilaya, le défunt avait bataillé dur à Alger au niveau des différents ministères concernés. Il avait réussi à mobiliser les moyens nécessaires à la matérialisation d'un projet de promotion immobilière privée de 5 000 logements. Il avait impliqué la direction du CALPIREF pour préparer le lancement des travaux. Tout était pratiquement prêt, y compris l'invitation à adresser au ministre de l'Habitat pour présider une cérémonie officielle d'inauguration dès la première semaine de janvier 2015 dans le cadre d'une visirte de travail de son secteur à Annaba. Il n'en a rien été. Ce projet com-me 14 autres d'investissement sont en souffrance dans l'attente d'un coup de fouet que seul un wali de l'envergure de Mohamed Mounib Sandid est capable de donner. Ils sont porteurs de richesses et de création de postes de travail. Il y a ceux inscrits depuis plusieurs années. Les travaux concernant certains ont été lancés. A l'image de la nouvelle aérogare Rabah-Bitat dont la réalisation semble poser de sérieux problèmes. Une chose est certaine, faute de volonté des responsables au plus haut niveau de l'Etat, cette aérogare finira au cimetière des illusions perdues de toute une population. Presque une décennie après le démarrage des travaux, cette infrastructure n'est toujours pas achevée. Rien ne dit qu'el-le le sera bientôt. C'est aussi le cas de la gare routière flambant neuf en bordure de la RN-44 et à hauteur de la cité du 1er- Mai de la commune d'El Bouni. Pourtant, tout paraît avoir été fait, y compris les quais de stationnement, les espaces verts, l'entrée et la sortie... «Il reste encore quelques travaux à réaliser au niveau de l'accès principal et la sortie. Sinon tout est prêt pour la mise en exploitation de cette gare d'une capacité d'accueil de deux millions de voyageurs/an », a indiqué un des techniciens interrogé sur le site. Et si du vivant du wali, les travaux allaient bon train avec des ouvriers présents en permanence pour l'achèvement de ce qui reste comme travaux, ce n'est plus le cas depuis le début de cette année. D'autres projets inscrits n'ont toujours pas été entamés. Il y a ceux dont les travaux ont été lancés puis, pour des raisons qui restent à déterminer, ont été suspendus. Chargé d'assurer l'intérim du wa-li, le secrétaire général de la wilaya tente, tant bien que mal, d'amener les uns et les autres responsables à activer sur le terrain. Tout porte à croire qu'il n'est pas entendu.