Je ne saurais trop insister sur l'urgence d'un Etat de droit, avec l'implication des citoyens à travers la société civile, une véritable opposition sur le plan politique, une véritable indépendance de la justice, tout cela accompagné par un renouveau de la gouvernance au niveau global afin de délimiter clairement les responsabilités. Du fait des ajustements sociaux douloureux à venir, avec la chute du cours des hydrocarbures de longue durée, la mobilisation de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques, une plus grande participation du secteur privé national et l'intégration de la sphère informelle au développement du pays, devient impérative. 1. Il existe des lois universelles tout monopole politique, social et économique est source de surcouts et d'inefficacité. La concurrence dans les domaines politiques (contrepoids politiques) social (pluralité à syndicale, développement des associations nationales et locales avec la participation de la femme signe de la vitalité de toute société) et économique permet le développement multidimensionnel de toute société conciliant efficacité économique et justice sociale par une participation citoyenne. En Algérie, existent des liens dialectiques entre la logique rentière, le monopole politique, social et économique avec l'extension de la sphère informelle (monopoleurs informels notamment dans la sphère marchande. Incontestablement, sous la pression des mutations sociales internes, aucune société n'étant figée, d'internet et de la mondialisation, nous assistons à l'ouverture timide du champ politique et à des débats contradictoires. L'ouverture par exemple des médias au secteur privé (presse écrite, sites, télévisons), encore que beaucoup reste à faire, permet au citoyen algérien d'être mieux informé. L'ouverture des télécommunications lui permet de mieux communiquer. Aussi, il s'agit de démystifier l'apport au secteur privé national et international créateur de valeur ajoutée y compris les services qui en ce XXI siècle sont créateur de valeur et les segments améliorant le service public, mais ne devant pas substituer un monopole public à un monopole privé beaucoup plus néfaste renvoyant à une concurrence saine et loyale. Mais il ne faut pas être utopique cela suscitera de fortes résistances de la part des monopoleurs rentiers. Aussi, il appartiendra au secteur privé algérien de s'organiser en une force représentative, évitant cet émiettement des organisations patronales afin de faire évoluer les rapports de forces. 2.- Nous avons fondé l'Association du développement de l'Economie de Marché-ADEM- en 1992 avec des centaines de cadres du secteur public, des opérateurs privés, des universitaires de toutes les régions du pays et diffusé notre programme en arabe-anglais-français au niveau local et international ( USA-Europe). A ce titre, je me félicite des initiatives récentes d'u forum des chefs d'entreprises( FCE) qui poursuit notre action au profit exclusif de l'Algérie, personne n'ayant le monopole du nationalisme, et notamment de l'ouverture au secteur privé national pour l'investissement dans la transport aérien et maritime, devant l'élargir à d'autres activités où l'Algérie est importatrice, devant dynamiser la production et exportation hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales en tissant des partenariats gagnants/gagnants public-privé local et privé/public local-privé international. Il existe dans tous les pays développés démocratiques ou en transition un dialogue entre patronat privé et pouvoirs publics, le dialogue loin des dictats étant l'outil de la bonne gouvernance. Pour cela un dialogue serein avec les pouvoirs publics est nécessaire, les représentants du secteur privé devant à l'avenir termes de couts/qualité, selon les normes internationales, l'Algérie étant appelée à évoluer au sein d'ne économie ouverte (tarif douanier zéro horizon 2020) et donc éviter d'être assisté, en exigeant des transferts de rente. Mais attention aux désinformations. L'économie de marché ne saurait signifier la fin de l'Etat. Bien au contraire, l'Etat concilie les coûts sociaux et les coûts privés, et jouant un rôle important dans les orientations stratégiques mais ne substituant jamais aux opérateurs publics ou privés et ce en levant les contraintes d'environnement et donc de le rendre plus efficient. Car la création de richesses permet d'accroitre la fiscalité source du fonctionnement de l'Etat. 3.- C'est que la conception passée sur une superposition forte entre secteur public, entreprise publique, monopole, activité limitée du territoire national doit faire place à l'efficacité de gestion, à la concurrence. La nouvelle politique socio- économique en Algérie devra être marquée en ce début du XXI ième siècle par l'innovation, mais également éviter qu'une économie qui produit la richesse ne détruise les liens sociaux dans un univers où la plupart des structures d'encadrements, (familles, religion, syndicats) sont faibles surtout en Algérie où bon nombre d'organisations sont des appendices bureaucratiques sans impacts de mobilisation , monnayant leurs soutiens contre une fraction de la rente pétrolière et gazière. L'étatisme à outrance - en cas de malaise social, cristallise le mécontentement populaire sur le pouvoir d'Etat et aboutit à un affrontement direct entre la puissance publique et l'opinion sans qu'intervienne la moindre médiation. En fait, l'objectif stratégique est de redonner confiance à la population algérienne en instaurant un Etat de Droit, base du retour â la confiance passant par des actions concrètes de luttes contre la corruption, le favoritisme, le régionalisme, les relations de clientèles occultes qui ont remplacé les relations contractuelles transparentes, l'application de la règle de Piter qui fait que l'on gravite dans la hiérarchie en fonction de sa servitude et de son degré d'incompétence. Aussi, la dynamisation du secteur privé est tributaire d'une politique socio-économique cohérente, plus de visibilité dans la démarche du gouvernement évitant les replâtrages conjoncturels et le changement perpétuel de cadres juridiques. Cela implique la mise en place de mécanismes nouveaux dans le domaine politique, économique et social afin de lier l'efficacité économique, loin de tout monopole public ou privé, et l'équité pour garantir la cohésion sociale, loin de tout populisme.