Une émission passée en boucles depuis lundi 26 janvier 2015, à ce jour, vue par des centaines de milliers de téléspectateurs, peut-être des millions, et qu'on peut toujours visiter sur les réseaux sociaux, vient de lever un voile sur la nécessité de reconsidérer en profondeur, une réforme du code communal, en n'y apportant des précisions. La réforme abrogeant l'ancien code communal au profit de celui de 2011 n'a fait que compliquer les relations entre élus, et fausser les prérogatives des uns et des autres. Ainsi, des administrateurs s'ingèrent dans les affaires qui ne devraient être que du ressort des membres de l'Assemblée communale. Des abus sont constatés de la part d'élus en violation de la Constitution algérienne, du code communal, du code des marchés publics, et autres lois et règlements de la République, sans que cela n'alertent les autorités chargées du bon fonctionnement des collectivités locales, selon les élus entendus. Des élus ont dénoncé de graves dépassements ayant entraîné les blocages de ces structures de base, conçues pour être au service exclusif de la population. Des plaintes avec des preuves à l'appui, déposées par des élus, auprès de la police et de la Gendarmerie nationale, et même des tribunaux territoriaux, mettent du temps à être exploitées. Dans cette émission, des élus ont ouvertement mis en cause le laxisme du wali d'Alger et la lenteur de la justice dans le traitement d'affaires relevant de leurs compétences. Nous avons appris que des élus condamnés ou poursuivis par la justice pour avoir bafoué le code communal n'étaient pas passibles de la mise à exécution de l'article 43, qui ne souffre pourtant d'aucune ambiguïté. Le maire minoritaire de Sidi M'hamed préside l'Apc depuis presque 2 ans, sans avoir besoin de consulter les membres de son assemblée, ni ceux des commissions permanentes. Il gère l'Apc en souverain, et ce, en complète contradiction avec les lois républicaines. Il dit dans cette émission de Chourouk TV, «il n'y a qu'un seul maire et un seul ordonnateur, c'est moi», sous-entendant que les options contenues dans notre Constitution structurant notre pays en «une République algérienne démocratique et populaire» ne représentent pas pour lui, un impératif à prendre en compte. Il semble ignorer que sans l'aval de l'Assemblée, il ne peut rien ordonner comme dépenses, ni comme projets, et pourtant !? Les élus interviewés dénoncent même la confection, et l'usage de faux documents administratifs, ainsi que bon nombre de malversations, toutes liées directement à des intérêts personnels, par le truchement de leur statut d'élu ou de fonction. Pourtant notre Constitution est claire à ce sujet en ses articles 21 et 22 : «Les fonctions au service des institutions de l'Etat ne peuvent constituer une source d'enrichissement, ni un moyen de servir des intérêts privés». Quant à l'article 08, il est stipulé que le peuple se donne des institutions pour «la protection de l'économie nationale contre toute forme de malversation ou de détournement, d'accaparement ou de confiscation illégitime». Notre Constitution est profanée. Qui outrage la Constitution outrage le président de la République algérienne démocratique et populaire et le peuple algérien qui l'a adopté par voie référendaire. Nous venons d'apprendre par le canal des élus contestataires, que le P/Apc de Sidi M'hamed vient d'être mis en examen par le tribunal de Sidi M'hamed, et qu'il a été entendu par la juge d'instruction de la 12e chambre, comme quoi, cela serait le début de la fin d'un conflit qui a duré trop longtemps.