Après les huit arrestations, qui ont eu lieu mardi en régions parisienne et lyonnaise, cinq hommes soupçonnés d'être impliqués dans une filière organisant l'envoi de djihadistes vers la Syrie, ont été mis en examen, dont quatre écroués, a-t-on appris samedi 7 février de source judiciaire. Trois personnes, dont une femme, n'ont pas été déférées après leur garde à vue. Les cinq suspects, âgés de 23, 27 ans pour deux d'entre eux, et 28 et 46 ans, sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. L'un d'entre eux a, aussi, été mis en examen pour détention d'armes en relation avec une entreprise terroriste. Trois ont été placés en détention provisoire par un magistrat spécialisé. Un autre a été écroué le temps de comparaître sur sa détention ou sa remise en liberté. Un cinquième suspect a été placé sous contrôle judiciaire. Trois des cinq hommes mis en examen sont soupçonnés de s'être déjà rendus en Syrie et d'en être revenus en décembre dernier, a indiqué une source proche du dossier. «Originaires de Turquie et du Maghreb», il s'agit de «membres d'un réseau francilien plus large, dont les membres ont rejoint la Syrie en trois vagues : mai 2013, été 2013 et septembre 2013. Des membres de ce réseau se trouvent également sur place», a ajouté cette source. Les départs de djihadistes vers la Syrie ainsi que la question de leur retour en France et de leur surveillance est le principal sujet d'inquiétude des services antiterroristes. Le 19 janvier, le procureur de Paris, François Molins, avait annoncé que 1 280 personnes étaient «soit sur le départ, soit sur zone, soit sur le retour, soit déjà revenus sur le territoire français». Plus de cent enquêtes et informations judiciaires sont ouvertes à Paris en lien avec les départs en Syrie. Le 19 janvier, le procureur de Paris avait indiqué que 125 suspects avaient été mis en examen dans ces dossiers, des chiffres susceptibles d'avoir évolué à la hausse depuis.