Les Egyptiens quittent la Libye. Ils sont 25 529 à avoir fui le territoire pour retourner dans leur pays, certains en passant par la Tunisie, depuis l'annonce, le 15 février, de la décapitation de 21 coptes par l'Etat islamique (EI) et les bombardements de l'armée de l'air égyptienne qui ont suivi. Le nombre d'Egyptiens vivant en Libye n'est pas connu, mais ils seraient plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers, selon les estimations des autorités des deux pays, travaillant notamment dans la construction et l'artisanat. La Libye est écartelée entre deux coalitions armées auxquelles s'ajoutent des groupes déclarant leur affiliation à l'EI. Fajr Libya (aube de la Libye). Elle rallie des brigades se réclamant de la révolution de 2011 – majoritairement issues de la ville de Misrata –, des islamistes de toutes tendances. Cette coalition maintient aussi des alliances délicates avec des groupes de la sphère djihadiste, comme Ansar Al-Charia, proche d'Al-Qaïda et très présent sur le plus dur des fronts, à Benghazi. La coalition du général Khalifa Haftar. Elle rassemble plusieurs factions et brigades révolutionnaires, comme celles de Zinten, mais aussi d'anciens militaires fidèles à Mouammar Kadhafi. Elle assure faire la guerre aux «terroristes», aux côtés de l'embryon de l'Armée nationale libyenne (ANL). Les groupes déclarant leur affiliation à l'EI en Libye. Ils se sont multipliés depuis la fin 2014, profitant des faiblesses et contradictions des groupes armés et factions politiques qui s'affrontent. Mais ils sont encore à la marge. A ce jour, ils n'ont qu'une implantation géographique claire : Derna, la ville attaquée par l'Egypte, où le Majlis Choura Chabab Al-Islam (Conseil consultatif de la jeunesse islamique) a établi une administration locale avant de formaliser son allégeance à l'EI en novembre.