Le président Barack Obama «reste attaché à une solution à deux Etats», israélien et palestinien, a affirmé, samedi 14 mars, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en marge d'une conférence à Charm El-Cheikh, en Egypte. « La position des Etats-Unis concernant notre souhait exprimé depuis longtemps, par les républicains et par les démocrates mais aussi de nombreux présidents dans les 50 dernières années ou plus, a toujours été pour la paix et le président Obama reste attaché à une solution à deux Etats, pour laquelle il continue d'espérer.» Cette déclaration intervient à la veille de la reprise des négociations sur un éventuel accord international sur le nucléaire iranien, et à trois jours des élections législatives organisées mardi en Israël. Selon le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, qui doit présenter son dernier rapport devant les Nations unies fin mars avant de quitter ses fonctions, la perspective d'une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens semble plus éloignée que jamais. «Le temps est compté» pour un accord sur le nucléaire iranien Les relations se sont récemment dégradées entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou. Le président américain n'a pas apprécié que le Premier ministre israélien, qui brigue un quatrième mandat lors des législatives de mardi, s'exprime sans son accord devant le Congrès américain. A la tribune, M. Nétanyahou a prononcé un discours alarmiste sur le nucléaire iranien, et hostile à toute tentative d'accord négocié avec Téhéran. Une nouvelle série de discussions sur ce dossier s'ouvre dimanche 15 mars à Lausanne (Suisse) entre l'Iran et le groupe «5 + 1» (Etats-Unis, Royaume Uni, Russie, France, Chine et Allemagne). Le but «n'est pas d'arriver à n'importe quel accord mais au bon accord ; nous avons fait des progrès mais des divergences, des divergences importantes subsistent», a déclaré samedi John Kerry. Les Etats-Unis ne veulent pas d'un effondrement du régime syrien Les Etats-Unis ne veulent pas d'un effondrement du gouvernement et des institutions en Syrie qui laisserait le champ libre aux extrémistes islamistes, dont le groupe Etat islamique (EI), a expliqué vendredi le directeur de la CIA John Brennan. «Aucun d'entre nous, Russie, Etats-Unis, coalition (contre l'EI), Etats de la région, ne veut un effondrement du gouvernement et des institutions politiques à Damas», a déclaré John Brennan à New York devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations. Des «éléments extrémistes», dont l'EI et d'anciens militants d'Al-Qaïda, sont «en phase ascendante» dans certaines régions de Syrie, a soutenu M. Brennan. «La dernière chose que nous voulons, c'est de leur permettre de marcher sur Damas», a indiqué M. Brennan. «C'est pourquoi il est important de soutenir les forces de l'opposition syrienne qui ne sont pas extrémistes». La communauté internationale est favorable à une solution reposant sur «un gouvernement représentatif qui essaiera de répondre aux revendications à travers le pays», a-t-il noté. Les Etats-Unis sont en train de mettre en place en Turquie un programme de formation militaire et d'équipement de rebelles de l'opposition modérée syrienne. Pour le Pentagone, la mission militaire de ces Syriens sera avant tout de défendre leurs communautés et combattre l'EI. John Brennan a longtemps travaillé à la CIA avant de devenir le conseiller anti-terrorisme de Barack Obama, puis de revenir à la tête de la CIA en mars 2013.