Cela fait plus d'un mois que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) observe un mouvement de grève qui met en péril, là où il est suivi, les examens de fin d'année, comme le bac et le BEM. Dans l'épreuve de force qui l'oppose à ce syndicat, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, fait tout pour limiter l'impact de la grève et éviter qu'elle compromette l'avenir des élèves scolarisés en classes d'examen. Il semble même qu'elle ait décrété une sorte d'état d'exception. Nouria Benghebrit a ainsi décidé de reporter la mise en application pour cette année de la fiche d'évaluation continue des élèves de la 3e année secondaire. Autre mesure envisagée : les examens du 2e trimestre pour les classes de terminale pourraient être annulés en raison de la grève. Les directeurs de lycée, les inspecteurs et les directeurs de l'éducation de wilaya sont appelés à se mobiliser et à faire face aux problèmes créés par la grève des enseignants. Elle a donné «carte blanche » aux responsables pédagogiques des établissements touchés par la grève pour «réaménager, réguler le rythme et la progression des apprentissages». Les élèves devront avoir accès aux salles dotées de l'outil informatique et du réseau internet et bénéficier de la plateforme d'enseignement électronique notamment le support (CD) élaboré pour les élèves de terminale. Des cours télévisuels leur sont destinés. Elle sait que tout cela ne remplace pas l'enseignant, mais s'il est en grève, c'est le minimum à faire pour que l'élève puisse rattraper les retards entraînés par les arrêts de cours. Demain, ce seront les vacances de printemps puis la ligne droite avant les examens. Si les enseignants grévistes reviennent à de meilleurs sentiments en avril, tant mieux, mais si le conflit perdure, c'est avec les moyens de bord réunis par Nouria Benghrebrit que les élèves se prépareront aux examens. C'est son défi. Pour elle, il n'est pas question d'année blanche.