Les candidats à l'examen du baccalauréat pourront ainsi bénéficier à partir d'aujourd'hui de plusieurs «dispositifs d'accompagnement». Confrontée à la persistance de la grève lancée par le Cnapest-e, Mme Benghebrit a décidé de mettre en œuvre plusieurs mesures. Les élèves des classes de terminale pourront ainsi bénéficier, à partir d'aujourd'hui, de plusieurs «dispositifs d'accompagnement» : cours télévisuels (mardi de 19h30 à 20h30 ; samedi de 8h30 à 9h30 et de 19h à 20h10) ; mise à la disposition des élèves des cours scénarisés de l'ONEFD (http://www.onefd.edu.dz/) sur CD avec accès à la plateforme de l'Office pour les évaluations et autres ressources. D es CD contenant tous les cours de terminale seront acheminés (à partir d'aujourd'hui, ndlr) vers les différentes directions de l'éducation, chargées de les transmettre aux directeurs qui devront les dupliquer et les mettre à la disposition des élèves. Un code d'accès sera également communiqué aux élèves pour leur permettre de suivre les cours sur le site de l'ONEFD», précise Mme Benghebrit, en faisant remarquer que l'évaluation menée par ses inspecteurs pour les 1er et 2e trimestres fait ressortir que le taux d'exécution des cours est de 70 à 75%, contre 55% pour la même période de l'année dernière. Le ministère de l'Education nationale compte renforcer la «responsabilité pédagogique» de l'équipe dirigeante au sein de l'établissement, selon les situations diversifiées d'une classe à une autre, d'un établissement à un autre et d'une wilaya à une autre. «L'équipe pédagogique de l'établissement a toute la latitude de réaménager et réguler le rythme et la progression de l'apprentissage. Les directeurs pourront faire appel à des enseignants, des stagiaires des ENS en fin de cycle, des retraités et aussi aux parents pour accompagner les élèves», suggère Mme Benghebrit, qui compte également sur le «soutien» des parents des élèves dont les enseignants sont en grève, pour obliger les enfants à rejoindre les classes et ainsi leur permettre de travailler dans l'enceinte de leur établissement. «Le secteur connaît des rumeurs persistantes. Les élèves doivent suivre les mesures du ministère et ne pas prêter attention aux rumeurs. Le bac blanc sera maintenu», affirme en substance Mme Benghebrit, précisant que 10 jours de cours ont été perdus, vu que la grève est intervenue lors des examens et des corrections. Faire appel au «partenaires sociaux» serait-il une manière détournée de remplacer les enseignants grévistes, ce qui met le département de l'Education nationale en porte-à-faux avec la loi ? La ministre s'en défend et affirme que les dispositifs pris en faveur des élèves de terminale sont des «mesures d'accompagnement» et non de remplacement, comme le soutiennent les syndicalistes grévistes, qui continuent de recevoir des mises en demeure pour leur grève qui en est à sa quatrième semaine. Ponction mais pas licenciement Selon la ministre, malgré un PV signé conjointement après 10 heures de négociations le 8 mars 2015, le Cnapest-e a maintenu sa grève illimitée. «Sur les revendications présentées en quatre points, ce sont en réalité 14 revendications qui sont énoncées. Certaines ont été prises en charge par nos services (gel des postes de promotion, effet rétroactif, médecine du travail et corps en voie d'extinction), d'autres sont en porte-à-faux par rapport à la réglementation (promotion automatique, retraite après 25 ans de service), d'autres encore ne relèvent pas de nos prérogatives», explique Mme Benghebrit, en signalant que le Cnapest-e est dans une situation d'exercice abusif du droit de grève. Rappelant la nécessité d'avoir la compétence pour toute négociation, la ministre juge que «des syndicats ont besoin de formation». «Il y a des prédispositions négatives de la part de ce syndicat», estime-t-elle, en appelant avec insistance les enseignants à lire le PV signé par les deux parties pour se faire une idée juste et ne pas prêter attention aux rumeurs. Le ministère ira-il vers le licenciement des enseignants récalcitrants ? Mme Benghebrit affirme compter sur le sens de la responsabilité des enseignants pour reprendre les cours et éviter l'impasse dans laquelle risque de se retrouver l'école, si le mouvement de grève se poursuit. «Des ponctions sur salaire sont engagées. Nous aurons aussi, suivant les fiches transmises par les directeurs, à revoir la prime de rendement. Notre souhait n'est pas le licenciement, mais de voir les enseignants revenir dans leur classe», signale-t-elle.