Peut-on combattre et soutenir le terrorisme en même temps ? Même si la question est absurde, la réponse ne pourrait qu'être négative. C'est la raison qui nous oblige à rester pessimistes et de ne pas s'attendre à des résultats concrets de ces rencontres vis-à-vis de la lutte antiterroriste. En réalité ce Forum d'Alger et plusieurs autres organisés un peu partout dans le monde et consacré à la lutte antiterroriste sont très importants. Ils devraient normalement permettre aux participants de se concerter et de rechercher les moyens à mettre en œuvre pour combattre ce fléau. Malheureusement, l'actuelle façon par laquelle le terrorisme est combattu et le double langage que tiennent des dirigeants de certains pays ne permettent jamais à l'éradication de ce mal qui ronge le monde. Comment peut-on combattre ce fléau alors que les écoles qui produisent les terroristes demeurent grandes ouvertes ? Ce qui est vraiment inacceptable est que ces pays continuent toujours d'admettre à des mouvements et à des organisations qui assurent la couverture politique aux groupes armés d'activer librement. Ce qui est vraiment grave est que certains dirigeants de ces mêmes pays continuent toujours de soutenir, d'aider et de financer les groupes armés islamistes dans le monde. Le comble est que des dirigeants de ces pays participent toujours aux «réunions et aux forums consacrés à la lutte antiterroriste. D'un côté les dirigeants de ces pays crient haut et fort devant la presse, dans les salons et dans les salles de réunions qu'ils voulaient combattre ce terrorisme et de l'autre, ils continuent de soutenir et d'aider les groupes terroristes. C'est le cas de certains pays du Golfe qui n'ont pas pu affronter militairement l'Iran et plus particulièrement les mouvements armés «chiites». Ces pays ont décidé de créer des organisations terroristes pour le faire à leur place. Le nébuleux Etat Islamique plus connu de «Daech» a été fondé et financé par ces pays. En plus de ces pays du Golfe, un autre Etat auparavant laïc, qui a basculé il y a quelques années aux mains des islamistes, constitue actuellement la plaque tournante de ce terrorisme qui menace le monde. Des milliers de «djihadistes» transitent et se soignent dans ce pays qui a même refusé de combattre les éléments de «Daech» qui activent librement à ses frontières. Cependant, la majorité des pays arabo-musulmans refusent jusqu'à présent de s'engager à combattre ce terrorisme à partir de ces racines. Pourtant, ces mêmes pays savaient très bien que les mouvements islamistes, qui se disent être modérés, assurent la couverture politique aux groupes armés. En somme, ce sont ces raisons qui nous obligent à rester sceptiques et de ne pas s'attendre ou de croire à des résultats concrets qui pourraient être dégagés de ces rencontres organisées dans le cadre de la lutte antiterroriste. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, la lutte antiterroriste ne pourrait que se faire à partir de ces racines. Ce fléau ne pourrait pas être éradiqué définitivement que lorsque les dirigeants de ces pays cessent de faire l'hypocrisie et d'arrêter de soutenir les organisations terroristes.