Désormais, les intégristes islamistes en Algérie déclarent la guerre à n'importe quelle personne. Un simple citoyen peut être ainsi visé. Cette fois-ci, c'est le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui fait l'objet d'une campagne menée par Abdelfattah Hamadache, le chef de la mouvance salafiste en Algérie. Après la fatwa incitant au meurtre lancée, à l'encontre de l'écrivain algérien Kamel Daoud, le chef de la mouvance salafiste s'en prend cette fois-ci au ministre du Commerce. Une campagne tambour battant à l'encontre d'Amara Benyounès, le traitant d'ivrogne et de mécréant est ainsi lancée. Que ce soit à travers son compte «Facebook» ou à travers les écrans de certains médias proches du courant islamiste, le chef de la mouvance salafiste tire à boulets rouges sur le ministre du Commerce. Abdelfattah Hamadache justifie cette campagne injurieuse en raison de la décision prise par le ministère du Commerce et adoptée par les membres de l'Assemblée nationale populaire (APN), relative à la commercialisation des boissons alcoolisées. «L'Algérie est une terre d'islam et une telle décision est contraire aux valeurs et à l'identité du peuple algérien musulman», a indiqué Abdelfattah Hamadache. Il aurait été souhaitable que le chef des salafistes nous explique comment l'Algérie a été classée terre d'islam et surtout de nous donner une liste exhaustive des autres pays qui, selon lui, sont également désignés «terres musulmanes». Cette personne devrait savoir qu'il n'existe pas des pays dits musulmans et des pays dits chrétiens, catholiques, bouddhistes ou d'autres religions. Nous invitons M. Hamadache et ses acolytes de nous indiquer où se trouvent les pays athées ? Il faudrait qu'il sache qu'on pourrait dire que tel ou tel pays est habité par des citoyens dont la majorité est de confession musulmane. Si on prend comme exemple la France, la majorité de la population est chrétienne et ce même si des Français habitant l'Hexagone sont de confession musulmane, juive et autres. En Algérie, il existe également des milliers d'Algériens qui ne sont pas musulmans pratiquant d'autres religions ou ceux qui n'ont aucun culte à savoir : les athées. M. Abdelfattah Hammadache et les autres intégristes devraient également savoir que les boissons alcoolisées sont commercialisées et servies dans la quasi-totalité des pays du Maghreb ou de l'Orient. Hormis la ville Sainte de l'islam (La Mecque), la vente des boissons alcoolisées est autorisée que ce soit à Riyad ou dans les autres villes d'Arabie Saoudite ? Donc, la commercialisation des boissons alcoolisées ne pourrait pas s'interdire par le fait que les Algériens sont en majorité de confession musulmane. Que dire alors des autres musulmans de l'Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis etc. M. Hamadache compte faire des Algériens, des musulmans plus que les autres musulmans, ça c'est autre chose. Même s'il pense ainsi, cela ne pourrait pas nous surprendre car l'idéologie désastreuse, l'ignorance et l'obscurantisme qui habitent ce Monsieur ne sont pas à présenter. Dans un entretien récent qu'il a donné à un journal français, le chef des Salafistes en Algérie rêve toujours de faire revenir l'Algérie aux années de pierres. Ecoutons un extrait de sa déclaration : «Nous appliquons les recommandations de Dieu à la lettre. Appelez ça terrorisme, fanatisme ou intégrisme. Moi, j'accepte ma religion telle qu'elle m'a été dictée par le prophète Mohammed (QSSSL). Les Européens ont peur de l'islam parce qu'ils savent que l'islam authentique est un islam pur et dur. Nous demandons aux Etats musulmans d'appliquer la charia, la loi islamique. Notre revendication, c'est d'instaurer l'Etat islamique en Algérie, même s'il faut pour cela attendre soixante ans. L'Etat islamique circule dans notre sang». En somme, le même comportement de certaines personnes à l'image de M. Abdelfattah, Ali Belhadj et Madani Mazrag a failli détruire le pays dans les années 1990. Il a fallu d'énormes sacrifices du peuple algérien et surtout des forces de sécurité pour que la République et l'Algérie soient sauvées. Le prix a été payé très fort à savoir : plus de 200 00 morts et des milliers de disparus lors de la décennie noire. Le comble est que ces mêmes personnes continuent toujours de souffler sur les cendres et ne ratent aucune occasion pour tenter de mettre la sérénité et la sécurité du pays en danger. Jusqu'à quand ces énergumènes continuent-ils à défier l'Etat et les lois de la République ?