Des miliciens yéménites ont annoncé hier la capture de deux officiers iraniens lors de combats à Aden, dans le sud du Yémen, deux hommes, qui disent-ils, appartenaient à une unité d'élite du Corps des gardiens de la révolution islamique et conseillaient les combattants chiites houthis. L'Iran dément fournir un soutien aux milices houthies qui se sont emparées en septembre de la capitale du Yémen, Sanaa, et cherchent à prendre Aden, le grand port du Sud. L'Arabie saoudite, qui cherche à contrer l'influence iranienne sur la scène régionale, intervient militairement au Yémen depuis le 26 mars dans le cadre de l'opération «Tempête décisive» à la tête d'une coalition rassemblant les autres pétromonarchies du Golfe ainsi que l'Egypte, le Maroc, le Soudan et la Jordanie. Selon trois personnes appartenant aux milices locales opposées aux Houthis, les Iraniens, présentés comme un colonel et un capitaine, ont été appréhendés dans deux quartiers différents d'Aden où se déroulaient de durs combats vendredi soir. «L'enquête initiale a révélé qu'ils sont de la Force Al Qods et travaillent comme conseillers des milices houthies», a-t-on déclaré. «Ils ont été mis en lieu sûr et nous allons les remettre à Tempête décisive pour qu'ils s'occupent de leur cas». Les violents combats en cours dans le sud du Yémen ont par ailleurs fait samedi au moins 20 morts parmi les miliciens chiites houthis et deux morts dans le camp adverse, rapportent des habitants. Quinze miliciens houthis ont péri dans l'attaque d'un de leurs convois par des miliciens sudistes dans une zone tribale située à une centaine de kilomètres au nord d'Aden. A Aden même, des affrontements à l'arme lourde ont fait cinq morts parmi les chiites et deux morts dans les rangs des milices locales. Selon la population, les forces houthies bombardent des zones civiles et essaient d'avancer dans Taouahi, un des seuls secteurs d'Aden où elles ne sont pas présentes et où se trouvent le palais présidentiel et le port militaire. Des bâtiments publics et un palais présidentiel utilisés par les chefs houthis à Hodaida, ville portuaire sur la mer Rouge ont été notamment pilonnés. Des navires de guerre de la coalition montée par l'Arabie saoudite pour enrayer la progression des miliciens chiites vers le Sud ont en outre bombardé des positions houthies et une base militaire proche de l'aéroport d'Aden contrôlée par la faction de l'armée restée fidèle à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui est allié aux Houthis. Dans la ville d'Atak, à l'est d'Aden, les habitants ont signalé une dizaine de frappes aériennes contre une caserne tenue par les Houthis. Selon les Nations unies, le conflit a fait quelque 600 morts, 2 200 blessés et 100 000 déplacés depuis que l'Arabie saoudite et ses alliés ont lancé une campagne de raids aériens contre les Houthis.