,C'est une première historique : le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est rendu mardi en Somalie, désertée par les GI's humiliés en 1993 et où l'armée américaine soutient aujourd'hui activement la lutte contre les islamistes shebab. «Je suis heureux d'être ici. Avez-vous attendu longtemps ? J'espère que non», a lancé le secrétaire d'Etat américain au président somalien Hassan Cheikh Mohamoud venu l'accueillir à l'aéroport de Mogadiscio. «Cela valait la peine d'attendre», lui a répondu le président somalien, «c'est un grand moment pour nous». «La prochaine fois que je viendrai, nous devrons nous promener en ville», a ajouté John Kerry à qui le président a répondu que «le centre-ville de Mogadiscio était très différent de ce qu'il était il y a deux ans». Le secrétaire d'Etat américain a effectué cette visite surprise pour «renforcer l'engagement des Etats-Unis afin de soutenir la transition en cours de la Somalie vers une démocratie en paix», a indiqué dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat Marie Harf. «C'est la première visite d'un secrétaire d'Etat en Somalie», a-t-elle souligné. «C'est historique et je pense que cela envoie un message fort au peuple somalien sur notre engagement», a déclaré de son côté un diplomate américain à quelques journalistes à Nairobi. Encore très impliqués militairement en Somalie, les Etats-Unis restent traumatisés par l'échec de leur intervention militaire et humanitaire sous pavillon de l'ONU au début des années 1990, débâcle symbolisée par le sinistre «Black Hawk Down» du 3 octobre 1993, la bataille de Mogadiscio au cours de laquelle des hélicoptères américains furent abattus et 18 soldats tués. «Message fort aux shebab» L'essentiel de cette brève visite symbolique devrait être consacrée à la lutte contre les islamistes armés shebab, affiliés à Al-Qaïda. D'après le diplomate américain, la présence de John Kerry sur le sol somalien doit «envoyer un message fort aux shebab». «Nous ne tournons pas le dos au peuple somalien et continuerons à nous impliquer avec la Somalie jusqu'à mettre un terme à la terreur propagée par les shebab», a-t-il promis. La Somalie est en état de guerre civile, privée de réel pouvoir central, depuis la chute du président Siad Barre en 1991.