Les Etats-Unis, qui ont nommé, en février dernier, Katherine Dhanani comme ambassadrice en Somalie, désertée le 3 octobre 1993 par des GI's humiliés, — lors du Black Hawk Down, la bataille de Mogadiscio, 18 d'entre eux ont été tués lorsque des hélicoptères furent abattus —, affichent leur intérêt pour l'Afrique de l'Est et lancent un message fort à Al shabbaab somalien, un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda. John Kerry, leur secrétaire d'Etat, était, hier, à Mogadiscio, la capitale d'un pays de la Corne de l'Afrique ravagé par le terrorisme et la violence depuis la chute du président Siad Barre en 1991. Lors de cette visite surprise, la première d'un chef de la diplomatie des Etats-Unis, il a rencontré le président Hassan Cheikh Mohamed, le Premier ministre Omar Abdirashid Ali Sharmake, des leaders régionaux et des représentants de la société civile et prononcé un discours contre le terrorisme. Notamment le groupe al shabbaab qui contrôle une grosse partie du sud de la Somalie. « Je suis heureux d'être ici » a-t-il dit sur le tarmac de l'aéroport. « La prochaine fois que je viendrai, je pourrais marcher dans le centre-ville » ajoute Kerry, réitérant « l'engagement des Etats-Unis à soutenir la transition en cours de la Somalie vers une démocratie en paix » et remerciant la mission de l'Union africaine qui a réussi, avec l'appui des drones américains, à chasser de ses bastions ce groupe terroriste. Lundi dernier, le patron de la diplomatie US s'est entretenu avec le président kényan, Uhuru Kenyatta, d'un soutien supplémentaire aux efforts du Kenya pour combattre les shebab et d'une visite prévue en juillet de Barack Obama sur la terre natale de son père, après avoir déposé une gerbe de fleurs sur les lieux de l'ancienne ambassade américaine à Nairobi, visée, en 1998, par un attentat d'Al-Qaïda (213 morts). Dans cette offensive diplomatique, Kerry n'a pas « oublié » le Soudan du Sud. Il soutient la création d'un mécanisme judiciaire crédible, impartial et efficace tel un tribunal hybride pour que les responsables des violences puissent répondre de leurs crimes. Pour démarrer la mise en place d'une telle instance, Washington, dit-il, s'engage à donner cinq millions de dollars.