Le Pentagone envisage trois stratégies possibles : le placement de défenses anti-missiles en Europe pour détruire des missiles russes en vol; une option « antiforces », avec des frappes préventives non-nucléaires sur des sites militaires russes; et enfin, des « frappes compensatrices », impliquant le lancement de missiles nucléaires contre des cibles à l'intérieur de la Russie. Selon l'AP, « Parmi les options, il y a une stratégie implicite, mais non déclarée explicitement, qui améliorerait la capacité des armes nucléaires américaines à détruire des cibles militaires sur le sol russe ». Les Etats-Unis préparent donc activement une guerre nucléaire agressive contre la Russie. Robert Scher, l'un des conseillers de stratégie nucléaire de Carter, a déclaré au Congrès en avril que les mesures « antiforces » signifieraient que « nous pourrions effectivement aller et attaquer ce missile là où il se trouve en Russie ». Selon d'autres responsables du Pentagone, ceci entraînerait le déploiement de missiles de croisière à travers toute l'Europe. Le lieutenant-colonel Joe Skewers, porte-parole du Pentagone, a dit à l'AP : « Toutes les options à l'étude visent à garantir que la Russie ne gagnera aucun avantage militaire significatif de leur violations ». La criminalité et l'irresponsabilité de la politique étrangère de Washington et de l'OTAN sont stupéfiantes. Une frappe nucléaire préventive contre les forces russes, souvent à proximité de zones peuplées, pourrait détruire instantanément des millions de vies et déclencher une guerre nucléaire qui anéantirait l'humanité. Même si l'on suppose que les responsables américains qui menacent la Russie ne veulent pas un tel résultat, et qu'ils ne font qu'essayer d'intimider Moscou, ces menaces ont une logique objective sinistre. Le bellicisme nucléaire de Washington augmente énormément le danger de l'éruption accidentelle d'une guerre dans un contexte stratégique tendu. L'OTAN lance des exercices militaires tout autour de la Russie, de l'océan Arctique et de la mer Baltique en passant par l'Europe de l'Est jusqu'à la mer Noire et la Méditerranée. Toutes armées de la région sont en état d'alerte. Les responsables américains qui menacent la Russie ne savent pas comment le Kremlin va réagir. Si le Kremlin craint le danger d'une frappe soudaine de l'OTAN, il sera de plus en plus susceptible de répondre à des signes perçus d'une action militaire de l'OTAN en lançant ses missiles, pour éviter qu'ils soient détruits au sol. Le danger que des erreurs de calcul et de malentendus pourraient déclencher une guerre est immensément renforcé. Les déclarations de Scher et de Carter confirment les analyses du WSWS l'année dernière, qui avertissait que le soutien de l'OTAN au putsch à Kiev et sa décision de rendre la Russie responsable de la destruction du vol MH17, sans preuves, posaient le risque d'une guerre. « Êtes-vous prêt pour la guerre, y compris éventuellement la guerre nucléaire entre les Etats-Unis, l'Europe, et la Russie? Telle est la question que tout le monde devrait se poser à la lumière des développements intervenus depuis la destruction du vol MH17 de Malaysian Airlines », a écrit le WSWS.