Les rebelles syriens ont annoncé vendredi qu'ils se préparaient à lancer une offensive à Alep, ville la plus peuplée de Syrie avant qu'éclate la guerre en 2011 et dont la chute marquerait un nouveau revers pour le régime de Bachar al Assad. La perspective d'une offensive rebelle illustre la dynamique du conflit qui voit les forces gouvernementales perdre peu à peu les territoires qu'elles contrôlaient, que ce soit dans le nord-ouest, l'est ou le sud du pays. «La grande bataille d'Alep est entrée dans sa phase préparatoire», a déclaré sur une chaîne de télévision affiliée à l'opposition Yasser Abdoul Rahim, un chef rebelle qui dirige une unité de commandement créée en avril pour prendre Alep. «C'est une bataille décisive qui s'annonce et qui chassera le régime d'Alep et libérera intégralement la ville», a dit Yasser Abdoul Rahim, membre du groupe rebelle Nour al Din al Zinki qui accueille de nombreux combattants étrangers. La chute d'Alep enfermerait le régime syrien dans une poche de territoires situés du nord de Damas à la côte méditerranéenne et accentuerait la partition d'un pays contrôlé par une myriade de groupes rebelles. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les rebelles se sont emparés de plusieurs zones dans la ville et plus au nord. «Ils tentent actuellement de se mobiliser autour d'Alep mais pour l'instant ils n'ont pas réalisé de gros progrès», a déclaré Rami Abdoulrahmane, qui dirige l'OSDH, organisme basé à Londres. L'armée syrienne dit avoir repoussé une incursion menée dans le quartier de Rachidine, la première effectuée dans le centre d'Alep en plus de deux ans. Les insurgés ont pilonné les positions gouvernementales, tuant plus de 30 personnes cette semaine, un bilan sans précédent depuis le début du conflit, précise l'OSDH.