Lors de notre virée sur les lieux à l'heure du f'tour, au nouveau resto implanté au Lycée Hireche, plus de 100 repas complets seront servis chaque jour et 100 autres seront à emporter à partir de midi dont une trentaine pour les universitaires... Une louable initiative en faveur des démunis et des familles pauvres, pour qui cette aide en ce mois sacré est plus que la bienvenue, assurée par un trio de bénévoles secondé par des scouts. Le responsable, M. Ben Tabet, nous explique que le CRA a ouvert ses portes à partir de la seconde décade, une aubaine aussi pour les passagers occasionnels qui sont nombreux à transiter par cette région, connue par sa situation géographique. Selon le chargé de l'opération, chaque repas servi est constitué d'un gobelet de lait, de dattes, d'une chorba, d'un plat de résistance avec viande (rouge ou blanche, viande hachée, selon le menu du jour) et d'un dessert. La préparation des repas et le service sont assurés par des bénévoles au nombre de trois cuisiniers confirmés, et des femmes chargées du ménage, appuyés par des scouts. Quant au financement, il est pris en charge par les pouvoirs publics, et la contribution de bienfaiteurs et d'âmes charitables de la région, nous précisera le même responsable. Des banderoles sont suspendues à travers les chemins qui mènent à Tiaret et à l'entrée du lycée Hireche implanté en plein cœur de la ville, connu sous l'appellation Meïda de Ramadhan. Il est 16 h. Sous un soleil de plomb, des files d'attente devant le resto, des gens munis d'un panier devant une armée de bénévoles. Une ambiance bon enfant règne où pas moins de 100 repas sont servis aux familles venues des quatre coins de la ville. Au sein de la cuisine, les tâches sont réparties. L'un découpe les poulets, le duo chargé du plat du jour (tadjine aux haricots décoré avec des boulettes de viande hachée), tandis que les autres femmes préparent la soupe de frik et de l'autre côté, dans le réfectoire, deux jeunes s'occupent du service (dattes, lait, boissons, dessert, pain). Tout au long, les tables et les chaises sont alignées, les assiettes, les cuillères, les boissons gazeuses, les corbeilles de pain et de fruits garnissent les quatre rangées de tables et au fond du réfectoire un autre endroit est réservé pour les familles de passage. Une heure avant le f'tour, la délégation du Bureau d'hygiène de la wilaya pointe son nez pour le contrôle des produits alimentaires. Tout doit être contrôlé par la chef de mission et ses assistants. Les repas préparés et les denrées alimentaires stockées au magasin et à l'intérieur de la chambre froide sont passés à la loupe. «C'est un repas riche et équilibré, nous dira le chargé du contrôle, comme ceux que l'on retrouve sur notre meida avec les membres de la famille», avant d'ordonner aux bénévoles d'acheminer les repas aux résidantes du centre universitaire au nombre de trente . Il est 20 h 17, l'appel du muezzin du quartier de la cité Terrain Boumediene le plus proche des lieux se fait entendre. Chacun des jeûneurs a déjà pris sa place. Les bénévoles s'activent et font en sorte qu'aucune table ne reste vide. Ils orientent les familles vers l'aile qui leur est réservée. Une fois les chariots vides, le gestionnaire Bentabet rappelle à ses bénévoles qu'eux aussi ont jeûné et qu'ils doivent au moins prendre quelques dattes avec du lait. Quant au président du C-RA, M. Kharroubi, il s'occupe des contacts avec les autres restos ouverts à travers les chefs-lieux de daira. Parmi les bénévoles, les uns partagent le repas avec les démunis comme ce groupe de scouts, et les femmes en blouse blanche prennent place au stand réservé pour les familles. A noter que seuls quelques bénévoles sont chargés du nettoyage. Pour cette poignée de bénévoles, d'autres actions de solidarité sont inscrites sur leur calepin à l'occasion de l'Aïd et du 27e jour «Leilat el Kadr», a indiqué le coordinateur du bureau de wilaya, Hadj Kherroubi. Le bureau de wilaya gère actuellement 12 autres restos «Rahma» à travers la wilaya de Tiaret avec une moyenne de 2 000 à 3 000 repas/jour et à Tiaret- Ville plus de 350 autres, a-t-on constaté sur place.