La ligne directrice présentant un intérêt stratégique pour la wilaya de Tipasa dans le cadre du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) 2030, forme le cadre de recommandation pour toute étude relative à l'aménage-ment du territoire. D'après ses promoteurs, ce schéma commenté pour l'ensemble du territoire national les orientations et les prescriptions stratégiques d'aménagement et de développement durable à l'horizon 2030, et offre des actifs de rééquilibrage territorial, singulièrement pour le freinage de la littoralisation, l'équilibrage du littoral et la mise en place d'un système urbain agencé et articulé Ainsi, toujours selon ses concepteurs, en matière d'équilibre régional, ce schéma consent la mise en œuvre d'une stratégie territoriale de rééquilibrage forte entre les grandes composantes du territoire algérien : le littoral et la montagne, les Hauts plateaux et le Sud en vue de créer les conditions d'attractivité et de compétitivité des territoires, et partant, ouvrir à l'international les territoires en s'adaptant aux exigences de l'économie mondiale. Un autre point important est ciblé par ce schéma, celui de la mise en œuvre de l'équité territoriale en revivifiant les territoires ruraux, ainsi que le rattrapage et la mise à niveau des zones à handicaps. Les concepteurs de ce schéma estiment qu'en matière d'équité territoriale, ce dernier permettra de réduire les inégalités économiques et sociales dont souffrent les populations des zones rurales et urbaines défavorisées. C'est à ce titre que le Plan d'aménagement du territoire de la wilaya de Tipasa constitue l'un des instruments les plus appropriés pour la mise à niveau et le rééquilibrage du territoire de la wilaya. Les initiateurs du projet offrent dans ce cadre, deux grands scénarios. Un scénario tendanciel basé sur l'hypothèse de conjectures naturelles ayant une portée didactique, qualifié cependant d'inacceptable par ses concepteurs car il prolonge dans l'espace et dans le temps les principaux déséquilibres et dysfonctionnements constatés. Quant au scénario prospectif il est estimé souhaitable car il permet un rééquilibrage pour un territoire dura-ble, compétitif, équilibré et solidaire, conforme aux orientations du SNAT 2030 Le SNAT 2030, dans sa stratégie de répartition des populations et des activités, prône le redéploiement démographique de 10% de la population future vers les régions des Hauts Plateaux et du Sud pour décongestionner le littoral. Partiellement à la maîtrise et l'étalement urbain métropolitain, il est proposé la création d'une Ville Nouvelle à Sidi Amar (Tipasa) Cette ville, versée dans l'industrie et la technologie de l'environnement (ITE), un Technoparc y est prévu et sera versé dans la recherche et le développement de la pêche et l'aquaculture et sera fortement connectée à l'école de pêche de Cherchell et au centre de pêche continentale. A ce titre deux variantes ont été proposées pour ce scénario : la première version sans Ville nouvelle verra le reste de l'excédent, évalué à 27 600 personnes qui sera redéployé vers le plateau de Sidi Moussa (extension urbaine) apte à accueillir cette population supplémentaire. Toutefois, étant donné le potentiel en sols agricoles (en régression) de la wilaya, ce projet de création d'une Ville Nouvelle à Tipasa a été remis en cause par les acteurs de la wilaya, qui, en définitive, ont opté pour le scénario de rééquilibrage (sans ville nouvelle), pour corriger les déséquilibres et les disparités spatiales et sociales. En conclusion, selon cette première variante et sur la base des objectifs et principes retenus, la population totale de la wilaya atteindra 870 000 habitants en 2030. Quant à la deuxième variante avec l'option de création de la Ville nouvelle, il y aura la reconduction de la première variante, avec comme option la création de la ville nouvelle de Sidi Moussa, un site alternatif au premier site proposé et devant contenir 100 000 habitants où 73 000 habitants représentent un apport extérieur dans le cadre du redéploiement et de la maîtrise de l'urbanisation de la grande ville d'Alger, tandis que 27000 personnes représentent l'excédent de la wilaya à redéployer dans le cadre du rééquilibrage interne. A terme, selon cette deuxième variante et sur la base des objectifs et principes retenus, la population totale de la wilaya atteindra 943 000 habitants en 2030. Le schéma proposé estime que la commune de Nador qui aura à accueillir la population additionnelle, issue du redéploiement (27 000 habitants), de-vrait s'accroître au rythme soutenu de 13%/an entre 2020-2030. L'évaluation des besoins en superficie et en logements pour la commune de Nador s'établirait selon le scénario retenu basé sur une maîtrise de la croissance de la population et des communes est de la wilaya (Mitidja et Sahel), cela d'une part, tandis que pour la dynamisation de la partie ouest de la wilaya, ce scénario suppose de mettre en place toutes les conditions susceptibles d'aider à l'amorce du processus de rééquilibrage escompté à la faveur de la maîtrise de la croissance urbaine des agglomérations saturées, l'organisation des espaces autour de la dimension culturelle et enfin d'organiser des espaces en vue de protéger les terres agricoles de la Mitidja Ouest. L'ensemble de ces actions requiert la mise à niveau, la dynamisation et le désenclavement des communes de la partie ouest (zone montagneuse) de la wilaya. Parmi les principales orientations préconisées, figurent la maîtrise et le développement urbain et la restructuration des grands centres. Un ensemble d'actions nécessitant le développement de l'activité agricole ainsi que le développement du tourisme par l'aménagement des ZEST identifiées par le SDAT et décrétées. En marge de ces actions, figurent le développement de l'activité pêche et la protection de l'environ-nement. Un autre aspect retenu par ce schéma est celui de la limitation et le contrôle de la conurbation. En effet, les villes importantes - Bou-Ismail et Fouka, et Koléa, notamment avec son nouveau pôle universitaire et son statut administratif - garderont toutefois leur rôle de pôles structurants et vont seconder par des fonctions de complémentarité et de soutien le pôle primaire qu'est l'agglomé-ration de Tipasa (ville relais/métropole). Concernant les agglomérations de Douaouda, Khemisti, Chaiba, Aïn Tagouraït et Attatba, en tant que pôles tertiaires, elles auront à appuyer les trois pôles secondaires précités. Pour la partie agriculture, les orientations retenues dans le cadre de ce Schéma directeur pour la wilaya de Tipasa à l'horizon 2030 sont le maintien du maraîchage sur la zone littorale sur une superficie de 4000 ha, la réhabilitation de l'aire d'irrigation de Douaouda sur une superficie de 500 ha (communes de Douaouda et Fouka), l'implantation de 5 500 ha d'agrumes dans les communes de Chaiba, Koléa et Attatba. Corrélativement à l'aspect touristique, il portera sur les trois ZET décrétées (210 ha) et concernant Douaouda et Bou Haroun et Aïn Tagouraït qu'il s'agira d'aménager. La ZEST de Mazafran est proposée pour le classement sachant que l'aménage-ment des ZEST représente la forme la plus opportune de l'occupation des terres au niveau du littoral pour maîtriser l'extension indésirable de l'urbanisation.