Sans grande surprise, le rapport annuel des Etats-Unis d'Amérique sur l'esclavage moderne et la traite des hommes n'a pas manqué d'épingler encore une fois l'Algérie. Le pays est à nouveau et depuis quatre années consécutives, classé dans la catégorie 3, dite orange, celle des pays qui respectent le moins l'être humain et ne luttent pas contre le traite et la maltraitance des hommes. Le rapport annuel concernant 188 pays, réalisé par la diplomatie américaine et présenté la semaine dernière par le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, John Kerry, classe l'Algérie dans la zone orange dans la liste comptant l'Iran, le Venezuela, l'Algérie, la Syrie, la Libye, le Yémen, la Corée du Nord et le Zimbabwe. «La traite d'humains est une insulte à la dignité humaine et une attaque contre la liberté. Il faut mener une bataille contre l'argent, une bataille contre le mal», a dénoncé Kerry pointant du doigt la liste des pays arabes pour la plupart. Pour ce qui est des accusations destinées à l'Algérie dans ce classement, sa première faute serait d'être «source et destination de femmes et hommes soumis au travail forcé et au trafic sexuel». L'Algérie dont les attaques du genre se reproduisent à chaque occasion et parfois même sans occasion, est accusée de ne pas lutter assez contre le traite des êtres humains et d'être un pays de passage pour l'immigration clandestine et le trafic des humains. «Des réseaux criminels qui s'étendent parfois jusqu'en Afrique subsaharienne et en Europe sont impliqués dans le trafic d'êtres humains», indique le rapport américain. «De nombreux migrants qui entrent de leur plein gré mais illégalement en Algérie pour rejoindre les pays voisins ou l'Europe, incapables de payer les tarifs, se retrouvent endettés envers les passeurs. Les femmes migrantes peuvent être forcées à se prostituer, à mendier ou à travailler comme domestiques», insiste le document en ce qui concerne l'Algérie particulièrement. En somme, l'Algérie est classée dans la 3e catégorie, dans laquelle elle figurait déjà depuis 2011, parmi les pays accusés notamment de «ne pas respecter les normes internationales requises pour éliminer la traite des êtres humains et de ne pas fournir assez d'efforts en ce sens». En revanche, la Chine demeure en 2e rang. Le document accuse la Thaïlande et la Russie de ne pas assez lutter contre la traite d'êtres humains.Il rappelle, par ailleurs sans préciser sur quelles bases crédibles le classement a été effectué, que «plus de 20 millions de personnes seraient victimes d'esclavage dans le monde, une des priorités de l'administration du président Barack Obama», note-on. Et d'affirmer encore via le secrétaire d'Etat, qu'en 2015, «nous sommes confrontés à une version moderne de l'esclavage, quelque chose que nous avons combattu lors de la guerre de Sécession ici dans ce pays». Pour la diplomatie américaine, «Le gouvernement n'a pas enquêté vigoureusement et n'a pas engagé des poursuites concernant le trafic sexuel et les crimes de travail forcé. [...] Certains responsables ont même démenti que la traite humaine existe dans le pays». Enfin, en ce qui concerne l'Algérie en particulier et comme il fallait s'y attendre, le rapport annuel du Département d'Etat d'Amérique sur la traite d'êtres humains n'a pas dérogé à la règle en matière d'accusations et d'atteinte à l'image du pays le plus stable en Afrique. En attendant une réaction officielle à cette nouvelle atteinte, les réseaux sociaux et les médias demeurent les tribunes des Algériens pour se défendre.