La baisse des cours du pétrole sur le marché international, entraînant une diminution drastique des recettes financières extérieures de l'Algérie, oblige décideurs et économistes à regarder ailleurs que du côté des champs d'hydrocarbures, vers d'autres ressources minières, par exemple, qui sont très diversifiées (plus d'une trentaine de substances), avec des gisements anciens et nouveaux de fer, sel, zinc, plomb, baryte, marbre,...mais aussi d'or, wolfram, étain, argent, diamant, terres rares, métaux rares et pierres précieuses et semi-précieuses. On découvre alors que les perspectives ne sont pas aussi bouchées qu'on veut nous le faire croire, pour peu que les potentialités énormes qui existent soient intelligemment exploitées dans l'industrie d'abord, et particulièrement l'agro-industrie à partir de l'agriculture, mais aussi les autres branches comme la pétrochimie, les mines, la sidérurgie, la métallurgie et les industries manufacturières, pour répondre aux besoins d'un marché national d'une quarantaine de millions d'habitants, qui est contraint aujourd'hui de recourir aux importations qui pèsent lourdement sur la balance commerciale du pays, sans oublier le tourisme, le secteur de la production d'électricité à l'aide des énergies renouvelables et les TIC, pourquoi pas ? La diversification de l'économie qui apparaît comme une priorité, à chaque fois que le prix du pétrole baisse, est à la portée des Algériens pourvu qu'ils le veuillent et n'attendent pas que le jeu de yo-yo des cours du Brent pousse de nouveau vers le haut le niveau de nos ressources financières, et oublier ce qui est actuellement l'urgence, à savoir le développement hors hydrocarbures. Il y a déjà un potentiel industriel à reprendre, à valoriser en lui apportant l'aide nécessaire. En même temps, des mécanismes adéquats faciliteront la création de PME, en commençant par l'industrie de transformation, plus précisément la pétrochimie. On sait que l'Algérie va investir autour de 36 milliards de dollars dans la relance de la pétrochimie, une opération envisagée de longue date, et qui a été accélérée par les fluctuations du marché pétrolier à la baisse. Il s'agira de valoriser les hydrocarbures pour les transformer en produits destinés à satisfaire les besoins du marché national en produits pétrochimiques, à augmenter les exportations du pays et à contribuer à une plus grande intégration de l'industrie nationale. C'est une des voies de sortie de la dépendance des hydrocarbures, car elle permet la création de PME /PMI dans des filières aussi diverses que les matières plastiques, le caoutchouc, les textiles, les engrais, la chimie, notamment, en rendant disponibles les matières premières et autres sous-produits. Il faut mettre à profit la marge de manœuvre considérable qui a été constituée au fil des dernières années, sur les plans de la situation financière extérieure et budgétaire. L'Algérie dispose de très nombreux atouts qui sont souvent sous-estimés. Elle est sortie du cercle vicieux de l'endettement extérieur et le niveau de réserves de change reste appréciable alors que le secteur des hydrocarbures a enregistré en 2014, selon l'Office national des statistiques (ONS), un résultat qui constitue une amélioration notable et ne fait pas perdre de point de croissance au PIB du pays, au contraire, toujours selon la même source, l'économie algérienne a réalisé, en 2014, de ce fait, une croissance de l'ordre de 3,8% contre 2,8% en 2013. Aujourd'hui, tous, décideurs et experts, ainsi d'ailleurs que les observateurs de la situation économique, jusqu'au simple citoyen même, considèrent que l'Algérie a trop longtemps vécu sur les hydrocarbures et sont convaincus qu'il est possible de sortir de cette dépendance. Atout supplémentaire et non négligeable : la volonté des Algériens de faire de leur pays un grand pôle de développement économique et social dans la région méditerranéenne.