Intervenant lors d'un point de presse au terme de la réunion opposant le gouvernement avec les walis, le ministre de l'Intérieur a été interpellé au sujet de la création d'un nouveau parti par l'ex-chef de l'AIS, Madani Mezrag. «Nous n'avons été destinataire d'aucune demande en ce sens et si tel est le cas, nous répondrons par les voies légales, conformément aux textes de loi de la République.» A ce sujet, Noureddine Bedoui a ajouté que l'Algérie est un Etat de droit et la République est régie par des lois qui sont appliquées scrupuleusement. Le ministre a minimisé l'événement en faisant savoir que le ministère de l'Intérieur qui est une institution officielle ne fonde pas ses réponses sur de simples intentions. «Il y a des lois à appliquer», a insisté le ministre, précisant que son département ministériel «n'a été destinataire d'aucune demande de création de parti politique par Madani Mezrag et que son département aurait répondu par les voies légales, conformément aux textes en vigueur régissant la les partis politiques. Le ministre de l'Intérieur n'a pas jugé utile de rentrer dans les détails en ce qui concerne le rassemblement organisé par Madani Mazrag dans la wilaya de Jijel et à travers lequel il avait annoncé la création d'un parti politique. Toujours à propos de la création de ce parti par Madani Mezrag, le ministre de l'Intérieur n'a pas également fait état, d'un éventuel rappel à l'ordre par son département à l'ex-chef de l'AIS qui ne cesse de violer les lois de la République. Pour rappel, la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et plébiscitée par le peuple en 2005, les personnes impliquées dans la tragédie nationale sont interdites de toute activité politique. Le rassemblement qu'a tenu Madani Mezrag est une violation flagrante des lois de la République et devrait être empêché par tous les moyens nécessaires légaux de se tenir. Les organisateurs de cette assemblée illégale devraient en principe être interpellés et poursuivis pour attroupement illégal et tentative de troubles à l'ordre public. Dans un autre cas, Madani Mezrag et les siens récidiveront et pourraient même se permettre de se rebeller contre les lois de la République. C'est le cas de l'autre parti dirigé par Abdelfattah Hamadache qui a été créée dans conditions similaires sans aucune autorisation des autorités locales. Malgré le rejet par le ministère de l'Intérieur de son dossier d'agrément, le parti dit «Front de la sahwa islamique salafiste libre», continue d'exercer au su et au vu de tous. «Nous avons des bureaux ouvert dans les 48 wilayas et ce n'est pas l'absence d'un document administratif (agrément) qui va nous empêcher de militer pour édifier un Etat islamique en Algérie», a déclaré le chef de cette mouvance islamique, ajoutant que le «sang» de l'islam coule dans les veines des Algériens et la «dawla islamiya» (Etat islamique) sera proclamée en Algérie même si nous devrons attendre 60 ans encore, a-t-il martelé. Le vice-président de l'ex-Front islamique du salut dissous et ses acolytes font également de même et ce, malgré le fait que leur parti a été dissous par la justice. Profitant du laxisme du gouvernement, Ali Belhadj défie les institutions de l'Etat, se permettant d'installer son «fief » au niveau de la mosquée «Al Wafa Bi Al-Ahd» à Kouba (Alger). Des dizaines de ténors et militants de ce parti à l'origine de la décennie noire en Algérie ont fait «main basse» sur cette mosquée. Cet état de fait a contraint les forces de sécurité à encercler ce lieu de culte chaque vendredi pour empêcher les militants de l'ex-FIS de sortir manifester dans la rue après la fin de la prière. Cet état de fait dure depuis plus de trois ans sans que le lieutenant de Abassi Madani et les siens ne soient inquiétés. A chaque fois où ils tentaient de sortir dans la rue, Ali Belhadj et quelques militants seront arrêtés par les forces de sécurité mais furent relâchés dans la même journée. En plus de leur militantisme sur le terrain, ces mouvements non agréés activent jour et nuit à travers les réseaux sociaux. A travers les pages Facebook et les sites électroniques, ces mouvements n'arrêtent pas leur propagande allant jusqu'à l'incitation à la rébellion et à la violence. Jusqu'à quand peut durer encore ce «jeu» dangereux», qui pourrait un jour ou l'autre se transformer en tragédie pour le peuple et le pays, comme fut le cas dans les années 1990 ?