L'Algérie rentre des championnats du monde organisés à Pékin. Elle ne figure pas parmi les huit premières nations africaines. Elle n'a pas réussi à bousculer l'hiérarchie des tableaux. Seules ces huit nations ont réussi à décrocher des médailles et qui sont par ordre de mérite, le Kenya, l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, l'Erythrée, l'Egypte, la Tunisie, le Maroc et l'Ouganda. Une fois de plus, côté des Algériens pas d'étincelles enregistrées. On évoquerait certainement l'absence de moyens mis à la disposition de nos athlètes, qui ne seraient pas suffisants pour se faire une place parmi notamment nos voisins. On évoquerait mille et une raisons pour justifier cet échec. Pour les plus avertis, les motifs qui tenteraient d'éclairer cet étouffement se trouveraient chez nos athlètes. Eux seuls détiendraient le mot de passe pour pénétrer dans cette boîte noire. Tant d'élans avaient été pris pour sauter la barre le plus haut possible et redonner espoir, tant de promesses ont été faites agrafées aux engagements des uns et des autres pour faire croire à une démonstration mais hélas. Rien n'est apparu au retour des compétitions. Le COA ne lésine pas sur les moyens, y compris sur le plan de la communication, mais cela semble insuffisant pour avoir cette force de tirer sur la manche afin d'assurer un décollage sans turbulences. Les réponses fuient les questions, malgré leurs persistances, puisqu'elles reviennent à chaque fois sur le couloir de départ. Que se passe-t-il réellement sur le terrain ? Pourquoi les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des Algériens ? Pourquoi les résultats ne se collent-ils pas à cette liste des entraîneurs qui défilent au niveau des différentes disciplines ? Pourquoi ces échecs à répétition ? Pourquoi des interrogations qui invitent tout un chacun à comprendre ou à faire sa propre analyse. Larbi Bouraâda, cette jeune étincelle malgré sa réussite à se placer parmi les 5 meilleurs Mondiaux du décathlon ne peut pas, à elle seule, changer le climat encore moins expliquer l'absence sur les podiums de ses compatriotes. Voilà une discipline à la recherche d'un élément à même de convaincre tout le monde. Les discours ne tiennent plus la route. Ce qu'il faudrait c'est de tout mettre sur table, les gros problèmes qui font coincer cette machine qui avait roulé par le passé et produit ces images encore ancrées dans les esprits des internationaux. Un confrère algérien rappelle à sa juste valeur : «Douze années après la médaille d'or décrochée par Djabir Guerni Saïd sur 800 m à Paris en 2003, l'Algérie n'arrive plus à se hisser aux Mondiaux d'athlétisme. Au-delà du ratage de Makhloufi, les autres participants n'ont même pas battu leurs records personnels, sauf Bouraâda qui a pulvérisé le record d'Afrique du décathlon, et Abdelmalik Lahoulou (demi-finaliste) qui a soigné son propre record d'Algérie du 400 m haies (47''87).» Cette triste réalité fait de ce sport, un parent qui mériterait un sérieux scanner afin de sortir de ce climat qui enveloppe notre athlétisme et éviter à ce que notre athlétisme disparaisse des tableaux mondiaux. «Franchement, que pouvions-nous attendre à Pékin sachant que les minima ont été réalisés aux forceps et que des athlètes ont été repêchés par l'IAAF ? s'interroge à un confrère. Et maintenant, faut-il aller aux JO-2016 prévus à Londres ? Ou alors y aller pour tenter le tout pour le tout ? Non sans une préparation sérieuse, un moral de plomb, des accompagnateurs de quantité armés d'une richesse sportive, il serait préférable de rester à la maison pour s'y mettre dès maintenant au travail dans la perspective des championnats du monde 2017.