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«La situation économique de l'Algérie n'est pas alarmante»
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 09 - 2015

Encore un discours ignorant la réalité, versant dans la démagogie, contredisant les orientations du président de la République et du Premier ministre, qu'exigent un discours de vérité, loin du populisme dévastateur, discours que tient le Conseil économique et social depuis 2008, n'ayant pas présenté de rapport de conjoncture depuis cette date étant en hibernation malgré un budget colossal mis à sa disposition, se manifestant sporadiquement par des points de presse de quelques personnes.
Je cite la dernière intervention en date du 02 décembre : «La situation économique de l'Algérie n'est pas alarmante». J'espère que la réunion en date du 15 septembre programmée experts-Gouvernement ne reproduira pas le mémé discours. Personne n'a le monopole de la vérité et du nationalisme qui peut se définir comme la capacité des Algériens à contribuer à la création de la valeur interne, d'où l'importance d'un débat productif, sans exclusive, condition d'une bonne gouvernance locale et centrale. Aussi, privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie, en fonction de ma modeste expérience, passée pendant plus de 40 ans dans le secteur économique, donc loin de toute théorie abstraite, cette contribution se veut une participation au débat. 1.-Il s'agit ni d'être pour un ultra libéralisme qui n'existe nulle part dans le monde, l'Etat régulateur jouant un rôle stratégique même aux Etats-Unis d'Amérique, ni de verser dans l'étatisme largement dépassé devant éviter également le jacobisme centralisateur qui subit une mutation même en France devant aller vers la régionalisation économique à ne pas confondre avec le régionalisme. Il s ‘agit d'être réaliste et pragmatique privilégiant les intérêts du pays, l'objectif central étant accroître la valeur ajoutée interne, condition d'une croissance forte, passant par une mutation des fonctions de l'Etat et une autre organisation de l'économie. Ayant été expert indépendant de 1996 à 2008 ayant démissionné fin 2008, à ce titre il s'agit impérativement de revoir le fonctionnellement du Conseil économique et social (Cnes), hiberné actuellement, qui ne saurait être un bureau d'études, se réunissant sporadiquement, devant être un lieu de concertation économique et social, devant se réunir avec le gouvernement au moins deux fois par an. Le Cnes doit regrouper toutes les forces sociales et économiques représentatives y compris, d'autres organisations patronales nouvelles et le FCE, les syndicats autonomes, car la composante économique et sociale a profondément changé depuis sa création. Or, malheureusement, la composante pour les membres n'a pas profondément changé depuis plus de 20 ans. Certains membres ont quitté le secteur public entre temps, sont au niveau du secteur privé mais représentant paradoxalement toujours le secteur public dont ils ne sont plus les représentants, décréditant cette institution stratégique. C'est important pour en faire une force de propositions crédible pour la société et le gouvernement, comme dans tous les pays du monde et toute déclaration engageant cette institution devant avoir eu au préalable l'accord de la majorité de ses membres. Rappelant qu'ayant été haut magistrat-premier conseiller- et DG du département des études économiques, ayant démissionné fin 1983, le feu président de l'époque me demandant après quatre mois de réunion avec les 31 walis de l'époque pour le dossier de l'habitat de noter les walis, ayant refusé cette injonction, il s'gira également de réhabiliter la Cour des Comptes, évitant comme par le passé son instrumentalisation pour des règlements de comptes inutiles, pour le contrôle des deniers publics mais surtout d'en faire une force de propositions pour une gestion efficace des deniers publics. 2.- On doit éviter d'induire en erreur l'opinion publique comme ces arguments qui ne tiennent pas la route, voulant nous isoler des nouvelles mutations mondiales et freiner les réformes pourtant nécessaires, afin de préserver des intérêts de rente, que les accords avec l'Europe ou l'éventualité d'une adhésion à l'OMC représentant 97% du commerce mondial et 85% de la population mondiale, nuisent aux intérêts supérieurs de l'Algérie. Certes, l'Europe doit se garder de considérer l'Algérie et d'une manière générale l'Afrique comme un marché et contribuer à la densification du tissu productif dont les services qui ont un caractère de plus en plus marchands, si elle veut éviter cette migration massive et la déstabilisation de toute la région euro-méditerranéenne et africaine, le terrorisme se nourrissant de la misère , également imputable à certains dirigeants faute d'une bonne gouvernance, supposant une nouvelle architecture des relations internationales. Si le montant d'importation de l'Algérie en provenance de l'Europe, c'est que la valeur des importations a été multiplié par plus de quatre depuis 2005 alors que nous exportons toujours avec les dérivées 98% d'hydrocarbures dont une grande fraction est absorbé par l'Europe. Que pourrait – exporter l'Algérie en dehors des hydrocarbures bruts ? Le secteur touristique pour les étrangers est en hibernation, le secteur agricole bien qu'en amélioration est en souffrance ( voyez la facture alimentaire ) renvoyant fondamentalement au régime foncier et le secteur industriel représente moins de 5% du PIB et sur ces % 95% sont des PMI-PME peu concurrentielles, voulant bénéficier d'une rente. Qu'a fait l'Algérie pour mener à bien les réformes structurelles, afin de dynamiser des entreprises productives concurrentielles depuis plus de 50 ans, afin de s'adapter aux nouvelles mutations, étant facile d'incomber la responsabilité à l'extérieur alors que le mal profond est en nous ? 3.- On doit éviter cette mentalité de croire qu'une loi, n'étant qu'un moyen, peut résoudre les problèmes (combien de codes d'investissement et d'organisations a connu l'Algérie depuis l'indépendance), mentalité bureaucratique rentière, les pays qui attirent le plus l'investissement étant ceux qui n'ont pas code d'investissement , mais débureaucratise leur société par l'Etat de Droit et la démocratisation des décisions. L'Algérie étant un pays souverain, un conseil des ministres seul peut dire si un apport étranger est bénéfique au pays ou pas. Lorsque les USA ont interdit à certains pays du golfe d'investir dans les ports, ils n'ont pas fait de lois mais ont agit en toute souveraineté. Dans ce cadre, pour éviter de fausses solutions à des problèmes mal posés, le gouvernement doit éviter de se focaliser uniquement sur la baisse de la rente des hydrocarbures et se demander pourquoi après des recettes de plusieurs milliers de milliards de dollars ( à prix constants de 2015 et il est temps de faire un bilan de 1963 à 2015) , imputable seulement à la période actuelle, l'Algérie étant toujours une économie rentière. On continue à privilégier les emplois rentes, les instituions au lieu d ‘être au service de l'économie se bureaucratise en tant que pouvoir bureaucratique, le secteur touristique est en hibernation, le secteur agricole bien qu'en amélioration étant en souffrance ( voyez la facture alimentaire ), et le secteur industriel représentant moins de 5% du PIB et sur ces % 95% sont des PMI-PME peu concurrentielles, voulant bénéficier d'une rente. Ne s'agit –il pas, d'autonomiser la section exportatrice des hydrocarbures de l'ensemble du reste de l'économie pour tracer la stratégie à moyen terme afin pour dynamiser les sections hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales et l'Algérie souffre t- elle pas avant de tout de leadership et l'Algérie ne pour tracer cette vision stratégique? Il faut éviter l'illusion de l'ère de la matérialité es années 1970 ( bon nombre de responsable sont besoin d'une mise à niveau) comme cette notion « d'industries industrialisantes », que « lorsque le bâtiment va, tout va » , les industries vieillissantes fermant à travers le monde alors qu'en Algérie on continu d'assainir sur fonds publics, la crise des prêts hypothécaires dont le BTPH dans le monde et l'Espagne est là pour nous le rappeler étant une vision du passé. Cela ne saurait signifier la non industrie mais le nécessaire renouveau de l'appareil productif fondé sur l'innovation technologique permanente, la symbiose économie appareil socio-éducatif, et que le BTPH, devant revoir les modes de construction, ne contribue pas à la valeur ajoutée. Mais nous sommes à l'ère de profondes mutations technologiques et managériales, de l'économie de la connaissance, l'immatériel contribuant directement et indirectement à cette croissance, et devant revoir notre modèle de consommation énergétique afin de nous projeter sur l'avenir horizon 2030/2040 grâce à une planification stratégique, loin d'un pilotage conjoncturel, pour s'adapter aux nouvelles mutations tant internes qu'économiques et géostratégiques mondiales. 4. L'objectif central pour avoir un taux de croissance élevé, condition de la création d'emplois productifs, et donc d'atténuation des tenions sociales, c'est d'avoir avec tout partenaire étranger une balance devises, technologique et managériale positive pour l'Algérie. A ce titre, je conseille au gouvernement d' être réaliste et pragmatique de faire le bilan tant du passage du Remdoc au Crédoc ( crédit documentaire) et que de la règle 49-51% qui n'existe même pas en Chine. Et aberration, l'Algérie seule pays du monde voudrait généraliser cette règle même au commerce de détail comme si cette mesure allait réduire les importations alors que le problème est ailleurs. L'on devra distinguer les segments stratégiques, où cette règle peut s'appliquer, qu'il s'agit de définir avec précision, car historiquement datés. Ce qui était stratégique hier peut ne pas l'être aujourd'hui et demain (exemple les télécommunications). Pour les segments non stratégiques mais à valeur ajoutée importante, il serait souhaitable d'appliquer la minorité de blocage de 30% afin d'éviter les délocalisations sauvages. Actuellement c'est le trésor algérien qui supporte tous les surcouts d'où l'autosatisfaction de certains partenaires étrangers liés à la rente, car ne supportant aucun risque étant sur d'être payés grâce aux réserves de change. Et si demain les réserves s'épuisent, il en faut pas être un grand économiste, pour prédire que ces étrangers nous abandonneront à notre propre sort avec le risque de faillites notamment des unités à grandes capacités. L'observation des grands espaces mondiaux montrent clairement que seules quelques grandes
firmes contrôlent les circuits du commerce mondial, étant impossible aux opérateurs algériens de pénétrer le marché sans un partenariat gagnant/gagnant. Il existe une exception pour les hydrocarbures à l'état brut ou semi- brut déjà internationalisés, tous les services énergétiques et les dérivés d'hydrocarbures et d'une manière générale tout l'aval étant soumis aux règles de l'organisation mondiale du commerce. L'Algérie avec de bonnes négociations, qui dépassent le cadre d'un petit ministère du commerce, peut bénéficier des Accords de Doha pour protéger temporairement la production nationale et une mise à niveau comme cela a été le cas pour l'adhésion de la Russie et de l'Arabie Saoudite. Car c'est une erreur d'appréciation, ne connaissant pas la réelle pratique des affaires internationales, d'un ancien ministre algérien du Commerce de croire, dans une interview récente à une télévision privée qu'il y a stratégie divergente entre l'Europe et les membres de l'OMC, étant à l'ère de la mondialisation. En résumé, il s ‘agit ni de verser dans la sinistrose, ni dans l'autosatisfaction source de névrose collective. L'Algérie peut surmonter cette situation difficile mais il n'y pas de recettes miracles et ce ne sont pas les discours qui permettront les changements. Les solutions sont connues et il faut passer à l'action. A si l'hôtel Aurassi et le Club des Pins d'Alger pouvaient parler, combien de réunions et de conférences avec peu d'impacts sur le terrain ? Contrairement à certaines déclarations récentes de certains soi - disant experts, qui reproduit les mêmes discours et les mêmes solutions utopiques depuis des années, la situation est grave. Aucun patriote algérien ne veut revivre les impacts dramatiques de la crise de 1986, ni retourner au FMI qui cette fois imposera des conditionnalités draconiennes. La solution n'est pas de se refermer sur soi et de pondre des règles juridiques correspondant à une aisance financière et qui accroissent la méfiance internationale ce qui, avec le temps accroîtra la crise. D'où l'urgence d'une réorientation de toute la politique socio-économique passant par de profonds ajustements économiques et sociaux donc par de profondes réformes structurelles. Le retour à la confiance, passant par une vision stratégique clairement définie et par un discours de vérité est déterminant comme facteur de mobilisation. Il y va de la sécurité nationale.


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