C'est LE grand gagnant du mercato. Lui ? C'est Jorge Mendes. Comme à son habitude, le tout-puissant agent a encore fait la pluie et le beau temps lors de ce marché des transferts estival 2015. L'homme qui gère José Mourinho, Cristiano Ronaldo, James Rodriguez ou Diego Costa, a encore brassé des millions. La presse portugaise estime qu'il a fait circuler entre 400 et 450 M€ d'euros cet été, entre les différents clubs européens. Des chiffres incroyables qui illustrent parfaitement l'omniprésence de celui qui a été élu meilleur agent du monde entre 2010 et 2014. Logique donc qu'énormément de clubs fassent appel à lui et à son réseau exceptionnel en période de transferts. Le Portugais est implanté dans de nombreux clubs à l'image du FC Valence, Deportivo La Corogne, FC Porto, Manchester United ou de l'AS Monaco. Le club de la Principauté a d'ailleurs pu mesurer l'impact que leur a apporté la présence du Portugais. Miser sur de jeunes talents en devenir et les revendre beaucoup plus cher, telle est la stratégie de l'ASM. Une stratégie difficile sans la présence de Jorge Mendes. Résultat : Monaco a vendu pour 185 M€ d'euros cet été. Le Portugais a participé de près ou de loin à certains dossiers. Concernant Aymen Abdennour, il a été sollicité pour aider à le placer à Chelsea où entraîne José Mourinho, dont il est l'agent. Mais il a finalement terminé à Valence où ses connexions sont là aussi importantes avec Peter Lim, homme d'affaire et président dont il est très proche. Le Tunisien a rejoint le club ché pour 30 M€. Il aurait aussi participé aux transferts de Geoffrey Kondogbia à l'Inter Milan (44 M€) et Yannick Ferreira-Carrasco (20 M€) à l'Atlético Madrid. A cela, il faut aussi ajouter le prêt payant de Radamel Falcao à Chelsea. Un prêt estimé à 10 M€. Di Maria, un joueur qui lui rapporte gros Monaco ne jure que par Jorge Mendes. Certains éléments de la Team Mendes ont été recrutés par l'ASM. Ivan Cavaleiro a été acheté 15 M€ par exemple. Hélder Costa est, lui aussi, arrivé sous la forme d'un prêt. Idem pour Fabio Coentrão (Real Madrid). Si le Rocher reste son terrain de jeu privilégié, le super agent a aussi traité avec le Paris Saint-Germain. Celui qui a de bonnes relations avec QSI a ainsi placé son poulain Angel Di Maria. Là encore, jackpot pour Jorge Mendes. Vendu 75 M€ à Manchester United l'été dernier, l'Argentin a rejoint le club de la capitale pour 63 M€, soit le deuxième plus gros transfert de l'histoire en Ligue 1 après celui d'Edinson Cavani. El Fideo est le joueur le plus cher de l'histoire avec 177 M€, en transferts cumulés d'après L'Equipe. Toutes les transactions ont été conclues par Mendes, hormis celle de Rosario à Benfica. Il a aussi empoché un joli pactole grâce à la vente de Nicolas Otamendi. L'Argentin est passé du FC Valence à Manchester City pour 45 M€. Cet été, le patron de Gestifute a, aussi, géré des opérations moins lucratives comme le transfert de Ricardo Quaresma au Besiktas (1,2 M€). Et ce n'est peut-être pas terminé puisque d'après la presse portugaise, Nicolas Gaitan pourrait quitter le Benfica Lisbonne. On évoquait récemment un intérêt d'Al-Ahly. Nul doute qu'un départ permettrait au Portugais de récolter encore quelques euros supplémentaires. Jorge Mendes aurait d'ailleurs pu gagner un peu plus d'argent grâce à la vente de David De Gea au Real Madrid. Une transaction qui a capoté samedi soir alors qu'un accord avait été trouvé entre Man U et les Merengues pour un montant compris entre 30 et 35 M€. Le système Mendes Ce n'est pas nouveau, Jorge Mendes est un homme influent dans le milieu du football. Si il aime avoir un œil sur tous ses dossiers, le Portugais s'appuie aussi sur sa société Gestifute fondée en 1996. Agent proche de l'ASM et de Mendes, Jean-Marc Goiran nous explique : «C'est un rouage essentiel. Il a fait faire de belles opérations à Monaco. C'est un agent de confiance et très efficace. Je l'apprécie beaucoup. C'est un vrai professionnel qui a su anticiper le business. Il s'est donné les moyens pour développer une vraie multinationale, une grosse machine. Il a deux sociétés basées au Portugal. Il y a Gestifute qui concerne toutes les transactions et Polaris Sport, une autre qui s'occupe notamment des droits à l'image ». Implantée notamment à Porto et Lisbonne, son entreprise est gérée d'une main de maître. Il a de nombreux employés, dont certains travaillent avec lui depuis des années. Certains analysent les matches notamment pour trouver les futures stars de demain. Un système qui lui permet de récupérer un nombre impressionnant de joueurs. La mécanique est bien huilée. Mais son succès ne réside pas que sur cela. Mendes est aussi un homme dont le réseau, les connexions, lui permettent d'agrandir son influence dans le milieu du ballon rond. D'une certaine façon, le Portugais rend les clubs dépendants en les tenant par un rapport de force économique. Certains clubs font par exemple appel à lui lorsqu'ils réalisent une transaction afin de ne pas se le mettre à dos. Qu'on le voit ou pas, il est présent dans de nombreux dossiers. C'est sa force. Le Portugais crée le business. Lorsqu'il amène un joueur dans un club, il est par exemple capable d'annoncer à quel prix il sera revendu quelques années plus tard. Il a toujours un coup d'avance nous précise Jean-Marc Goiran : «Il a surtout le fond ce qui est la clé aujourd'hui. Aujourd'hui, Jorge c'est 90% du foot portugais. Il a aussi des liens très étroits avec les propriétaires de clubs à l'Atlético Madrid, à Valence, etc. Aujourd'hui, il parie sur l'augmentation du marché». Concernant les TPO, il est donc aussi en avance. Son objectif est de les remplacer en utilisant les clubs pour acheter et transférer. Le Portugais a grandement contribué à l'arrivée de Peter Lim au FC Valence par exemple. Dans ce cas là, il arrive plus comme actionnaire des droits des joueurs que comme un agent à proprement parler. Quoi qu'il en soit, cet été 2015 montre encore un peu plus le rôle primordial que tient Jorge Mendes dans le milieu du foot. Un monde où son influence a dépassé le simple cadre économique. Le super agent a même eu un impact sur l'aspect sportif cet été. En témoigne le cas d'Aymen Abdennour qui aurait pu jouer lors du tour préliminaire de la Ligue des champions face à Valence. Un exemple qui démontre la puissance d'un homme capable de dicter la politique sportive des clubs. L'un des vainqueurs du mercato, sans aucun doute...