Des réformes s'imposent tant à l'intérieur, qu'à l'extérieur, pour mettre un terme à l'enlisement des pays sous-développés dans la précarité. Les politiques de gagnant-gagnant dans les relations internationales ne sont en fait qu'un mirage. L'intervention du gouverneur de la Banque d'Algérie n'a rien apporté de ce que nous savions déjà, en l'occurrence que nos avoirs en devises se sont contractés de 34 milliards de dollars, consécutivement à plusieurs facteurs, dont les principales causes sont l'écroulement des prix du baril de pétrole à un niveau historiquement bas depuis 2009, la réduction de 4,59% au premier semestre 2015 des quantités d'hydrocarbures exportées, l'important transfert des dividendes et le recul du volume des exportations hors hydrocarbures, alors que face à l'envolée du dollar, le dinar a enregistré une énième glissade, se traduisant par l'interruption du processus de désinflation entamée en 2013, pour subir une inflation atteignant 2,92% en décembre 2014, laquelle a évolué à 4,97% en juin 2015 (4,06% à mars 2015). Ce taux d'inflation est considéré comme étant la plus forte hausse annuelle depuis 201 mois» précise la Banque d'Algérie. A tous ces déboires, il faut ajouter la baisse impérative des avoirs du Fonds de régulation des recettes, au premier semestre 2015 et les déficits budgétaires. En somme, la baisse de nos richesses est devenue une réalité en l'espace d'une année, durant laquelle notre épargne de plusieurs années à chuté à 3 441,3 milliards de DA à fin juin 2015, subissant une érosion drastique de l'ordre de 1 714,6 milliards de DA entre fin juin 2014 et fin juin 2015, soit une réduction de 33,3% en l'espace de douze mois. Cette situation s'est traduite par un déficit de la balance des paiements. Ainsi, le solde global de la balance des paiements a marqué un déficit de 14,39 milliards de dollars, contre un déficit minime de 1,32 milliards de dollars au 1er semestre 2014. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, ces tensions «impactent significativement les cours de change des pays émergents et en développement». Comme quoi, des réformes en profondeur s'imposent face au diktat du système monétaire international. Par ailleurs, la relative flexibilité du cours du dinar sur le marché interbancaire des changes permet d'absorber, en partie, l'effet de la chute des prix du pétrole, dans un souci de prévenir toute appréciation du taux effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme, a expliqué M. Laksaci, affirmant que les interventions de la Banque d'Algérie sur le marché «s'inscrivent dans cet objectif stratégique». Quant aux réserves de change du pays, celles-ci se sont contractées de 34 milliards de dollars pour atteindre, à juin 2015, 159 milliards de dollars. Le système monétaire international a contribué à ce que le dinar soit déprécié de 22% par rapport au dollar américain, induisant un taux d'inflation de 5,18%. Fiscalité pétrolière Les recettes de la fiscalité pétrolière ont baissé, atteignant 1 254,9 milliards de DA à fin juin 2015 contre 1 518,3 milliards de DA au second semestre 2014 et 1 870 milliards de DA au premier semestre de la même année. Le solde global du Trésor s'est détérioré davantage pour atteindre un déficit de 902,8 milliards de DA à fin mai 2015 contre 463 milliards de DA au premier semestre 2014. En conséquence, les ressources du FRR ont chuté à 3 441,3 milliards de DA à fin juin 2015, subissant une érosion drastique de l'ordre de 1 714,6 milliards de DA entre fin juin 2014 et fin juin 2015, soit une réduction de 33,3% en l'espace de douze mois après plusieurs mois d'efforts soutenus d'épargne budgétaire. Les exportations des hydrocarbures sont passées de 31,79 milliards de dollars au premier semestre 2014 à 18,1 milliards de DA à la même période de l'année en cours (-43,1%), au moment où les exportations hors hydrocarbures ont légèrement progressé pour atteindre 812 millions de dollars à fin juin 2015 contre 648 millions de dollars à fin juin 2014. Les importations ont reculé à 27,086 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2015 contre 30,134 milliards de DA à la même période de 2014, relève le document présenté par le gouverneur de la Banque centrale algérienne. Toutefois, ce repli des importations n'a compensé que partiellement la baisse des exportations des hydrocarbures.