Les conférences internationales et autres sommets sur l'environnement et le dérèglement climatique se sont multipliés ces dernières années pour discuter des évolutions enregistrées dans ces domaines, et essayer notamment de prendre les mesures nécessaires qu'exige la situation plus qu'alarmante dont tous les pays du monde, à commencer par les plus développés et les plus nantis, se plaignent aujourd'hui. Mais vu le poids déterminant des décideurs occidentaux dans la prise de décision, on est en droit de rester sceptique, tous ces rendez-vous n'ayant pas fait avancer les choses. Les Européens, qui se présentent en champions de la protection de l'environnement, et se plaignent toujours du rôle contesté des Etats-Unis dans la lutte contre les effets néfastes de la pollution, une des principales causes du réchauffement de la planète et de la dégradation des biosystèmes, ne désespèrent pas de voir leur allié traditionnel adhérer au protocole de Kyoto, mais sans qu'aucune perspective réelle ne soit en vue pour résoudre la problématique à sa racine. La vérité est que les grandes puissances industrialisées, Chine comprise, se soucient moins des risques engendrés par la pollution ou les changements climatiques que par l'essor de leur économie, surtout en cette période de panique mondiale marquée par la persistance de la crise financiers et du crash pétrolier, dont les conséquences sur les économies en développement peuvent être désastreuses. Dès lors, un problème de conscience se pose. Et aussi un problème de justice dans le monde. Quand ce sont les plus pauvres qui payent toujours pour les plus riches, les Occidentaux ont la responsabilité d'abord d'impliquer les pays du Sud dans tout le processus, en prenant en compte leurs doléances et propositions en matière d'environnement et de stratégies à mettre en œuvre pour lutter efficacement et durablement contre la pollution. Car jusqu'ici, les grands décideurs de la planète ont toujours fait fi des cris de détresse lancés par les pays du tiers-monde, à commencer par ceux d'Afrique que la mondialisation actuelle maintient dans un état de sous-développement durable, mais qui subissent toutes les tares de la pollution et de ses avatars.