Samedi dernier, dès le début de l'après-midi, une foule d'amis de la peinture s'est pressée dans la salle de la sympathique galerie «Bouffée d'art», située à l'intérieur de la résidence sahraouie, à Ben Aknoun pour le vernissage de l'exposition de l'artiste Moncef Guita. A l'entrée, on est accueillis par la maîtresse des lieux, Jazya Belaloui, la responsable de la galerie, véritable chef d'orchestre qui garde toujours un œil sur l'organisation et un autre sur les invités. Elle est du genre méticuleux, cela se sent, cela se voit. Tout, absolument tout doit être parfait, tous doivent être contents et elle doit être présente pour tous. Pour cela, elle passe d'un invité à l'autre, vous incitant à la discussion et vous incitant à donner un avis sur les œuvres...et les avis sont unanimes : l'exposition, dans toute sa splendeur, laisse sans voix alors que, paradoxalement, tous vous diront que les œuvres parlent. Moncef Guita, lui, plus discret n'est pas de ceux qui se mettent au devant de la scène et ce, par pure modestie. Cet artiste n'est pas devenu un peintre, sa vocation était de le devenir, de naître avec ce merveilleux don sans le savoir et de le découvrir au fur et à mesure, alors qu'il est biologiste de formation. Que cet artiste ait subi des attirances, des fascinations ou des influences, quoi de plus normal...dans toutes les formes d'expression, on n'est, en fait, que le produit de nos propres admirations. C'est valable en littérature, comme d'ailleurs dans toutes les autres formes d'expression, et plus particulièrement dans le monde de la peinture artistique. Moncef Guita découvre le monde de l'art grâce à son oncle qui lui transmet la passion de la peinture, de la sculpture et de la poésie. Ce dernier l'entraine dans les visites de musées et Moncef est tout de suite séduit et il décide de se lancer dans ce monde en aventurier, en autodidacte. La peinture devient très vite pour lui une passion et cette passion le pousse à aller de plus en plus loin. Parler des tableaux de Moncef Guita, c'est surtout parler de ses couleurs si particulières qui lui sont propres, qui deviennent, en quelque sorte sa signature, son empreinte, créant ainsi son propre label. Les couleurs de Moncef Guita ne vous laissent pas indifférents. Elles sont particulières mais restent sobres, tout comme l'artiste lui-même. Du bleu, du brun mais aussi la couleur ocre dans toutes leurs déclinaisons, et on le découvre dans ses œuvres « Matrimoine 1 », et « Matrimoine 2 », dans « la Nef » ou encore dans le si merveilleux « arbre d'automne ». Mais « Le Labyrinthe » est un tableau qui m'a le plus impressionné. Les œuvres de Moncef Guita s'offrent dans tout leur éclat aux regards des invités au vernissage. Les tableaux de l'artiste vous baignent dans un calme pur, une sérénité absolue et une rêverie sublime et semblent demander aux visiteurs de lâcher leur lourd fardeau de la vie quotidienne pour leur faire bénéficier de quelques rares moments de paix intérieur. Par ses couleurs pures et apaisantes, par la beauté de ses tableaux, qui d'ailleurs ne se dément pas, l'artiste nous apporte le beau rêve et la merveilleuse paix dont chacun a besoin. Venir voir les œuvres de Moncef Guita, c'est comme faire un magnifique voyage dans le monde du semi abstrait si propre à l'artiste. Ce fut aussi l'occasion de retrouver dans cette sympathique galerie « Bouffée d'art », qui porte si bien son nom, soleil et lumière artistiques qui manquent tellement à notre quotidien. Les amateurs de peintures pourront voir les œuvres de Moncef Guita qui resteront accrochées aux murs de la galerie jusqu'au 31 octobre.