Médecins sans frontières (MSF) a demandé jeudi des explications à la coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite au Yémen, concernant le bombardement d'un hôpital de l'ONG survenu lundi à Haydan, dans le nord du pays. «L'hôpital a été touché par des frappes de la coalition, pour nous ça ne fait pas l'ombre d'un doute», a déclaré Isabelle Defourny, directrice des opérations de MSF, lors d'une conférence de presse à Paris. «Ce que l'on demande, c'est que la coalition reconnaisse que ce bombardement a eu lieu, nous explique ce qui s'est passé, et s'engage à faciliter le déploiement de l'assistance humanitaire.» «Le bombardement a eu lieu lundi 26 entre 22h30 et 23h30», a retracé Laurent Sury, responsable des urgences à MSF, précisant qu'entre «5 et 6 frappes» avaient complètement détruit la structure. «Heureusement il n'y a pas eu de victimes», a-t-il affirmé, l'hôpital n'abritant pas de patients cette nuit-là, et le personnel ayant pu sortir à temps. De son côté l'Arabie Saoudite a nié mercredi toute implication de la coalition militaire arabe qui combat les Houthis, dans le bombardement du centre de soins situé dans la région de Saada, fief des rebelles. «Les avions de la coalition arabe n'ont pas attaqué l'hôpital», a affirmé la mission de l'Arabie Saoudite aux Nations unies dans un communiqué. «Il y a eu deux déclarations contradictoires de l'ambassadeur saoudien à l'ONU», a répondu Mégo Terzian, président de MSF France. «D'abord il a annoncé que la frappe était probablement une erreur et que MSF avait donné des coordonnées GPS inexactes. Et ce 29 octobre, le même ambassadeur nie toute frappe dans le gouvernorat de Saada», a-t-il poursuivi. «Pour le moment nous privilégions la négociation directe avec les belligérants, et donc la coalition, pour clarifier ce qui s'est passé», a précisé Mégo Terzian. «Si les négociations n'aboutissent pas à des résultats convaincants, alors on prendra probablement des décisions radicales comme ne plus être présent dans certaines zones, voire même dans le pays», a-t-il cependant averti.