Le ministre des Finances vient de déclarer que l'Algérie ne connaît pas de crise, que l'intégration du capital argent de la sphère informelle se dépose normalement dans la sphère réelle, malgré le dérapage accéléré du dinar qui accélère la méfiance vis-à-vis du dinar. Le ministre de l'Industrie déclare que l'environnement des affaires est en nette amélioration et que tout baignera dans l'huile avec le nouveau code des investissements au moment où tous les rapports internationaux qui guident les hommes d'affaires disent tout le contraire. Que l'on vienne pas encore invoquer l'ennemi de l'extérieur, les véritables producteurs de richesses algériens connaissant parfaitement les entraves. Ces ministres vivent-ils dans une autre planète? car existe une différence entre l'activisme et les résultats palpables, qui intéressent tant les investisseurs que le citoyen algérien. Que le ministre des Finances donne le montant exact des privés informels qui ont déposé leur capital argent et le ministre de l'Industrie la valeur ajoutée interne et les emplois productifs créés dans l'industrie par l'apport d'investisseurs locaux et internationaux entre 2013-2015? Selon mes informations, ces deux ministres ne sont pas crédibles ni au niveau national et encore moins au niveau international et s'ils sont reçus avec des sourires par certains partenaires étrangers, c'est qu'ils représentent l'Algérie, pas plus. S'ils étaient de simples citoyens, donc non ministres, ils ne seraient certainement pas reçus au niveau des institutions internationales et grandes universités qui ont besoin de clarté et de crédibilité et non de discours populistes démagogiques qui avec l'ère d'internet ne portent plus. La démocratie culturelle implique la reconnaissance des spécificités culturelles, la refonte de l'ensemble du système socio-éducatif car l'homme, pensant et créateur, doit être le pivot de tout processus de développement s'adaptant au monde en mouvement. Je suis convaincu que le XXIe siècle sera culturel ou ne le sera pas, ce qui serait préjudiciable à l'ensemble de l'humanité. L'élément inter-culturalité est la base des échanges, par le combat, contre toute forme de racisme et de diktat de la pensée unique, signe le plus évident de décadence de toute société. La liberté des médias, à travers une concurrence loyale durant cette phase de transition en Algérie, doit être une préoccupation constante, ainsi qu'à un renouveau culturel pour véhiculer le nouveau mode de pensée. La démocratie économique n'est que la traduction de l'instauration de l'économie de marché concurrentielle à base de concertation sociale dans le cadre de l'interdépendance mondiale- projet de société économique qui a l'adhésion de majorité de la population qui aspire à un changement. Sur le plan économique, les axes à mener avec énergie comme condition de sortie de la crise, sous réserve de la mise en place des solidarités démocratiques analysées précédemment sont les suivantes : les mesures concernent le régime des changes mais devant éviter l'illusion monétaire passant par la réforme du système monétaire et financier, la liberté d'entreprendre, la libéralisation maitrisée des prix et compensations d'émissions, la rationalisation des finances publiques, la réforme de l'entreprise publique, le nécessaire développement du secteur privé, la dynamisation du secteur habitat, la politique de l'environnement, l'amélioration des données statistiques, la réforme du secteur agricole, et enfin point important, la mise en place d'un véritable marché du travail (mobilité et flexibilité) tout en protégeant les droits des travailleurs et surtout la mise en place du filet social (lutte contre la pauvreté et assistance sociale aux plus démunis. L'économie de marché véritable ne saurait se limiter à la sphère commerciale mais induit une croissance durable basée sur la production de richesses permanentes tenant compte du bouleversement technologique mondial et de la concurrence internationale, l'Etat régulateur étant le garant du contrat social. Cela doit se caractériser par la lutte contre tout monopole qu'il soit de type public ou privé. La concurrence doit s'effectuer loin de toute vision de modèle périmée, (d'économie autocentrée stalinienne) par l'entrée de l'Algérie dans le cadre de la division internationale du travail à travers la stratégie tripolaire (Alena, Apec, Europe via Afrique dont la méditerranée constitue un sous- segment dynamique) qui se dessine à l'horizon 2015-2020. Il y a nécessité de repenser le nouveau rôle de l'Etat régulateur qui devrait s'adapter à la nouvelle économie mondialisée et aux règles universelles de l'économie de marché, pour se consacrer à sa mission d'encadrement macro-économique, macro- sociale, et investir dans certains segments en amont, dont la maturation est très lente. On ne peut séparer la dynamique économique et la dynamique sociale. Cette solidarité des démocraties – en fait de la démocratie, trouvera des oppositions des rentiers, dont le fonctionnement occulte a conduit à la crise multidimensionnelle que l'ensemble de la population vit dramatiquement. Ce qui explique certaines dénaturations des réformes irréversibles pour asseoir la véritable démocratie et adapter l'Algérie aux mutations mondiales pour un monde multipolaire. Il s'agit d'avoir une vision stratégique clairement affichée de passage d'une économie rentière à une économie basée sur le travail et la récompense de l'effort. Cela suppose de restaurer l'autorité de l'Etat selon une vision démocratique : trop d'autoritarisme brise les libertés et les énergies créatrices, mais pas d'autorité conduit à l'anarchie, tout cela renvoyant à la refondation de l'Etat sur la base de libertés bien comprises. Ces lignes directrices impliquent donc une synchronisation des tactiques pour optimaliser l'efficience économique et sociale, donc une stratégie clairement définie dans le temps évitant l'actuelle instabilité juridique qui décourage tout investisseur potentiel. Cette politique devra être menée par des hommes convaincus par les réformes. La transparence et le langage de la vérité s'imposent pour une adhésion de l'ensemble des citoyens à la philosophie générale des réformes, dont l'accélération est la seule voie pour l'amélioration des conditions de vie des plus défavorisés. Et c'est là, que l'on trouve le rôle fondamental de l'Etat : lutter contre les disparités régionales à travers une politique d'aménagement du territoire base de la décentralisation économique, de l'implication des acteurs locaux, une nouvelle politique de la ville afin d'éviter ces gigantismes sources de délinquance, de prostitution et cause de surcoût supporté par un transfert d'impôts, lutter contre l'exclusion, intégrer la sphère informelle qui draine plus de 40/50% de la masse monétaire en circulation et garantir la cohésion sociale par la conciliation des coûts sociaux et des coûts privés. En résumé le langage de la vérité et leur moralité doivent guider nos responsables. L'Algérie peut surmonter la crise multidimensionnelle passagère à laquelle elle est confrontée en instaurant une véritable société démocratique conciliant son authenticité et l'ouverture sur la modernité et ce afin de réaliser la transition d'une économie de rente à une économie productive, liée à la transition énergétique reposant sur un Mix énergétique, devant conciliant efficacité économique et équité, les politiques parleront de justice sociale, qui ne sont pas antinomiques, bien au contraire, la justice sociale bien ciblée, ne signifiant en aucune manière égalitarisme, renforçant l'efficacité économique globale. (Suite et fin)