La capitale française a été dans la nuit du vendredi à samedi le théâtre d'une série d'attaques terroristes. Armés de fusils d'assaut, trois criminels ont tiré dans le tas, tuant et blessant plus d'une centaine d'innocents au niveau d'une salle de spectacle alors que d'autres étaient attablés sur les terrasses d'un café et d'un restaurant. Au même moment, deux autres criminels se sont fait exploser à proximité du stade de France, dans le département de Seine-Saint-Denis (93). Les attaques ont touché principalement le 10e et le 11e arrondissement de Paris. Dans la foulée, les criminels se sont introduits dans une salle de spectacle garnie de spectateurs où plus de 80 personnes ont trouvé la mort. Le dernier bilan de ces attaques fait état de 128 morts et près de 200 blessés dont 80 ont été touchés grièvement. Du côté des assaillants, un terroriste a été abattu alors que les sept autres se sont fait exploser. Quelques minutes après ces attentats, le président français a déclaré l'état d'urgence sur tout le territoire et le renforcement des contrôles aux frontières. Il a été décidé également l'interdiction des manifestations sur la voie publique et la fermeture à titre provisoire des salles de spectacles et des réunions dans la capitale française. La prise d'otages a duré plus de trois heures dans la salle de concert où jouait le groupe californien Eagles of Death Meta. L'assaut des forces de police a été donné vers 1h du matin. Trois criminels ont été abattus au niveau de la salle de spectacle par les forces de sécurité. Les attentats terroristes ont été menées sur sept points différents à savoir : aux alentours du stade de France, au niveau de la salle de spectacle du Bataclan (11e arrondissement) et sur cinq axes de quartiers du centre de Paris très fréquentés : boulevard Voltaire, au coin de la rue Bichat et de la rue Alibert, avenue de la République, boulevard Beaumarchais et rue Charonne Selon des témoignages, les trois criminels qui ont visé les terrasses des cafés et des restaurants à Paris ont tiré dans le tas. La majorité des victimes ont été abattus alors qu'ils se trouvaient attablés sur les terrasses du 10e arrondissement de Paris. De leur côté, les terroristes qui se sont fait exploser devant l'entrée du stade de France auraient tenté de pénétrer à l'intérieur du complexe sportif afin de faire le plus grand nombre de morts parmi les spectateurs. Les kamikazes voulaient-ils assassiner le président français ? En visant le stade de France, les terroristes auraient-ils eu l'intention d'assassiner le président Hollande ? C'est une hypothèse qui n'est pas à écarter, ce que l'enquête des services de sécurité déterminera. Alors qu'il se trouvait dans la tribune officielle en train de suivre le match de football opposant la France à l'Allemagne, François Hollande a été évacué par mesure de sécurité. L'évacuation du chef de l'Etat a été organisée dans le calme sans attirer l'attention des milliers de spectateurs présents dans les tribunes et les gradins du stade de France. A la fin de la rencontre, les spectateurs ont été invités à ne pas quitter le stade et autorisés à entrer sur la pelouse. Cet état de fait a permis aux organisateurs de collaborer avec les forces de l'ordre pour la mise en place d'une sortie sécurisée des spectateurs qui ont quitté le stade par petits groupes. François Hollande s'est exprimé au sujet de ces attentats les qualifiant d'horribles, ajoutant : «Nous avons mobilisé toutes les forces possibles pour la neutralisation des terroristes et la mise en sécurité des quartiers concernés. J'ai demandé des renforts militaires pour être sûr qu'aucune autre attaque ne puisse avoir lieu. L'état d'urgence sera décrété, donc, certains lieux seront fermés, la circulation pourra être interdite et il y aura des perquisitions qui pourront avoir lieu. J'ai aussi décidé de fermer les frontières pour être sûr que personne ne puisse entrer pour commettre des attentats et pour ne pas permettre aux terroristes de fuir.» Poursuivant son allocution, Hollande a indiqué qu'il avait une pensée pour les familles et les blessés. «Nous devons faire preuve de compassion, mais aussi de dignité. La France doit être grande», a-t-il fait savoir. «Nous devons aussi appeler chacun à la responsabilité. Ce que les terroristes veulent, c'est nous faire peur. Il y a de quoi avoir peur, mais face à l'effroi, il y a une nation qui sait se défendre et saura vaincre les terroristes», a-t-il conclu. Un Conseil des ministres exceptionnel s'est tenu à minuit Le président français a présidé vers minuit un Conseil des ministres exceptionnel. Il a aussitôt quitté le ministère de l'Intérieur pour l'Elysée en compagnie du Premier ministre, Manuel Valls, et Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur. Au cours de ce conseil, l'état d'urgence a été adopté et décrété. François Hollande accompagné du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur et de la ministre de la Justice s'est rendu vers 2h du matin à la salle du Bataclan. «La France ne se laissera pas impressionner. Nous allons mener le combat, il sera impitoyable», a déclaré François Hollande à la presse en sortant du Bataclan. Un conseil de défense devait se tenir dans la matinée sous la présidence de François Hollande qui a annulé son déplacement prévu en Turquie pour la réunion du G20.