Raconte-moi ce qu'est le foot papa ?, disait un enfant. La réponse se coince dans le gosier de ce dernier. Il y a de quoi. Chaque jour qui passe, la météo du foot annonce des scandales dominés par des détournements ou des opérations de blanchissement qui couvrent le ciel de ce sport-roi. Cette fois-ci, c'est l'OM qui fait l'actualité. Vincent Labrune, l'actuel président de l'OM, selon les informations recueillis par le journal Le Point se trouverait dans les bureaux du juge d'instruction Guillaume Cotelle et ce dans le cadre de l'affaire des transferts présumés douteux du club marseillais. Il ne sera pas le seul sur le terrain face à la justice, deux anciens dirigeants du club phocéen étaient mis en examen pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux : «Il s'agit de Jean-Claude Dassier, président de l'Olympique de Marseille de 2009 à 2011, et d'Antoine Veyrat, directeur général de l'OM de 2008 à 2011». Les spécialistes se tiennent la tête et prient que Vincent Labrune, en poste depuis 2011, ne soit pas lui aussi dans la liste de ces mauvais joueurs qui ont guidé le club marseillais vers une situation aussi pourrie qu'elle ne l'était déjà. On comprend un peu mieux a fragilité de ce club phocéen. Alors, si celui-ci venait à être pris dans les filets ce serait un énorme coup réalisé par le juge d'instruction marseillais Guillaume Cotelle «qui instruit, selon Le Point une enquête portant sur 18 opérations de transfert ou de prolongation de contrat de joueurs passés par l'OM depuis une petite dizaine d'années. Les transferts de Lucho González (2009-2012), Mbia (2009-2012), Diawara (2009-2014), Abriel (2009-2011), Niang (2005-2010), Azpilicueta (2010-2012), Rool (2009-2010), Morientes (2009-2010), Kaboré (2007-2013), Rémy (2010-2012), Gignac (2010-2015), Cheyrou (2007-2014), Ben Arfa (2008-2010). «Ce n'est pas le dernier puisqu'on évoque avec insistance le nom de Heinze qui était aux commandes de (2009-2011). Aujourd'hui, les magistrats veulent s'assurer qu'aucune de ces opérations n'a été surévaluée, donnant lieu à des commissions ou rétro commissions versées à des intermédiaires – plus ou moins liés au milieu corso-marseillais –, et ce au détriment de l'actionnaire du club. «A l'aune de ces interrogations, ce sont tous les contrats du football français qui devraient être reconsidérés, avait déclaré au Point.fr Jean-Claude Dassier en septembre dernier, au moment de sa mise en examen. Oui, le business du foot vit dans une bulle spéculative. Mais celle-ci atteint toute l'Europe et dure depuis 20 ans ! «L'ancien dirigeant de 74 ans ferait certainement de la résistance devant le juge, mais réussira-t-il ? Les observateurs s'attendent à ce que celui-ci jurerait qu'il est innocent et qu'il est le premier à dénoncer ces malversations financières durant son mandat. Mais dans les buts, il y a un gardien qui détournerait les propos des uns et des autres. «Guillaume Cotelle, spécialisé dans la grande délinquance financière et réputé tenace, n'est pas près de baisser les armes, même s'il semble à présent convaincu qu'il n'y a pas eu d'enrichissement personnel du côté de celui qui a ramené le titre de champion de France (2010) sur la Canebière. Pour autant, il ne faut pas s'attendre à voir l'affaire bouclée de sitôt». Il faut rappeler que «cette enquête, débutée en juillet 2011, est davantage une partie d'échecs qu'un coup de sang judiciaire. Et à cette époque, l'OM n'est pas encore dans la ligne de mire d'une justice à la recherche de plus gros poissons. Les juges Thierry Azéma et Christophe Perruaux, spécialisés dans le grand banditisme, sont chargés du dossier et ils ouvrent rapidement une information judiciaire pour «extorsion en bandes organisées et associations de malfaiteurs... C'est presque par hasard que les enquêteurs passent du milieu (tout court) à celui du ballon rond. «Ainsi va le foot dans le monde. La justice ne ratera aucun match de ce genre. Tout sera fait pour briser ceux qui détruisent la marque de ce sport. Notre confrère soupçonne tout ce petit monde d'avoir arrondi leurs fins de mois sur des opérations relatives au football. «La commission des agents sportifs étant fixée en fonction du salaire brut du joueur et de sa prime à la signature, inutile d'expliquer pourquoi ces «intermédiaires» ont tout intérêt à gonfler les contrats de footballeurs. A titre d'exemple, le transfert d'André-Pierre Gignac de Toulouse à Marseille (20 millions d'euros) aurait rapporté près de 1,2 million d'euros pour les agents.» De quoi faire saliver.