La galerie Khaled Rochedi Bessaih est un nouvel espace d'art, situé au centre commercial Zemzem, dans le quartier de Sidi Yahia à Hydra. C'est cet espace de rêve que les deux artistes Khaled Rochedi Bessaih et Amel Benghezala proposent aux peintres et aux sculpteurs. L'artiste Amel Benghezala a redécoré cette galerie en y ajoutant sa petite touche personnelle et en y exposant en parallèle de nombreux objets qui portent sa griffe. On y trouve de nombreux objet hétéroclites : de la poterie, comme des jarres, assiettes, cruches, pots. On y retrouve aussi des coffres en bois, un superbe paravent et même des...bancs ! Le tout redécoré et repeint, transformant chaque objet en tableau. En parlant de ces objets là, j'ai même failli oublier les tableaux...et les tableaux, il y en a une belle panoplie. Trois femmes et six hommes ont donc accroché leurs œuvres aux murs de la galerie « Khaled Rochedi Bessaih ». Zahia Kaci, Djamila Ababsia, Siko Massika, Noureddine Hamouche, Halim Kebieche, Amor Driss Lamine Dokman, Smaïl Ouchène, Yacine Kezas et Bachir Laïb sont les maitres des lieux...Honneur donc aux femmes. Zahia Kaci a accroché trois œuvres des silhouettes de personnes peintes en blanc sur un fond de couleur sable donnent l'impression d'être en fête et de danser car en fait, ce tableau là, de nombreux visiteurs ont donné leurs propres interprétations et je me demande bien si Zahia Kaci n'a pas voulu faire participer les observateurs. La seconde œuvre montre des personnes assises à même le sol, au seuil d'une maison dont l'intérieur sombre contraste de manière magnifique avec l'extérieur où est peint un soleil éclatant. Sur une des étagères on découvre un autre tableau de Zahia Kaci, d'un style complètement différent des deux premiers. Autant les précédents sont peints avec trois couleurs ocre, blanc et noir, autant ce dernier est multicouleurs pour décrire une explosion de gaieté et de joie intérieure... L'artiste Massika Siko est une charmante dame de Constantine venue avec trois de ses œuvres dont deux peints à l'encre noir, sur fond blanc et un dernier tableau très coloré titré « Les trois sœurs » en hommage à ses sœurs qu'elle affectionne particulièrement. Ses travaux ont attiré longuement l'attention du galeriste et artiste Farid Benyaâ. Djamila Ababsia est une artiste autodidacte qui travaille surtout avec la couleur marron foncé en jouant sur les formes parfois étranges et mystiques. Il est utile de préciser que Djamila Ababsia est une abonnée aux expositions et vernissages et elle n'en rate aucune... Côté hommes, on sent que le Grand Sud a longtemps inspiré l'artiste Yacine Kezas avec un tableau très coloré intitulé « Ghardaïa » et un autre montrant un homme du désert. Mais le dernier, « Bijoux berbères », est un séduisant tableau couleur bleu foncé et rouge sombre avec au milieu, en relief, un superbe bracelet berbère semblant sortir de l'œuvre même. Halim Kebieche, participe à l'exposition avec deux superbes tableaux pleins de couleurs printanières contrastant avec la saison quant à Smaïl Ouchène, il propose trois superbes œuvres accrochées côte à côte : « Coucher de soleil de Tassili », « Perspective d'ordures » et le dernier « Sans titre », trois œuvres où se mêlent savamment les couleurs démontrant toute la maîtrise de l'auteur. Amor Driss Lamine Dokman est un peintre unique en son genre, autant par ses idées, son intelligence que par sa technique utilisée. Deux œuvres qui, à première vue, semblent différents alors que les deux tableaux se complémentent. En effet, « Il parle avec elle » sont deux tableaux qui, en réalité, ne forment qu'une seule œuvre. Le premier tableau représente le visage d'une femme, constitué, à première vue, de poissons, de divers crustacés, de formes et de symboles. Bien entendu, il suffit de regarder l'œuvre attentivement. Même chose pour le second tableau qui lui, représente le visage d'un homme et, les deux mis côte à côte on remarque qu'effectivement le visage de la femme est tourné vers celui de l'homme qui lui semble s'exprimer...est-ce là une représentation artistique d'une déclaration d'amour ? Les tableaux de Bachir Laïb sont merveilleux autant par les traits que par leurs couleurs. On les regardant, on sent une très forte influence de peintres espagnols. Un peu de Manolo Millares, mélangé à du Francesco Goya et même quelques détails propres à Antoni Tapies. L'artiste ne le cache pas, ses auteurs favoris sont tous espagnols et l'école espagnole est une référence internationale. Et enfin, voilà Noureddine Hamouche et ses délires artistiques bien accrochés aux murs de la galerie « Khaled Rochedi Bessaih »...deux beaux tableaux pleins de symboles berbères qui font ressembler les œuvres à des fresques historiques. A travers ses œuvres, on a l'impression qu'il est question de temps, de matière, de contact, de couleurs et de lumière. Deux de ses tableaux sont titrés « Bleu » et « Violet », mais entre les deux, une bien étrange planche à linge peinte en noir et décorée de symboles, de caractères berbères, sur laquelle est collée une paire de tennis peinte, elle aussi de la couleur de la planche... « Louha » est le titre de cet œuvre étrange et qui n'a pas cessé d'attirer l'attention des présents. Noureddine Hamouche ne réinvente pas la roue en exposant cet assemblage d'objet, mais il apporte, avec une belle inspiration et beaucoup de talent, un brin de nostalgie dans une époque qui en a bien besoin. Exposition «Empreintes», Galerie Khaled Rochedi Bessaih, Centre Commercial Zemzem Sidi Yahia – Hydra. Jusqu'au 19 décembre 2015