Le projet de révision de la Constitution est en marche, depuis qu'il a été relancé par le président de la République, lors du conseil restreint tenu jeudi dernier. Un débat ne tardera pas à s'ouvrir aux différents acteurs politiques, mais ce qui est à reprocher, de prime abord, aux promoteurs du projet, c'est le manque de clarification des enjeux nationaux que comporte un tel projet dans la conjoncture actuelle. Car on ne sait pas encore si le changement de la loi fondamentale va toucher, oui ou non, aux grands équilibres – c'est-à dire les pouvoirs. Parce que la formulation donnée à travers de grandes lignes fait état d'un approfondissement des acquis démocratiques, comme la mise en place d'une commission indépendante de surveillance des élections et la possibilité pour les parlementaires de saisir le Conseil constitutionnel sur toute question qu'ils estimeraient nécessaire. Auquel cas, le débat doit être élargi à toutes les forces vives de la nation, et le pouvoir serait obligé de faire passer le projet par référendum. Tout ce qu'on sait à présent est que ce projet fait suite au discours du président de la République, prononcé le 1er novembre dernier, où il avait promis des réformes politiques substantielles. Dans quelles proportions ? Il va falloir attendre la première mouture qui est fin prête et qui sera bientôt connue. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a révélé que le projet sera soumis en janvier. Il reste à savoir ce que sera l'attitude de l'opposition qui, a priori, se dit satisfaite des premiers acquis annoncés. On se souvient que les partis d'opposition avaient aussi réclamé la limitation du nombre de mandats présidentiels, supprimée par une révision partielle de la Constitution en novembre 2008 qui a permis à M. Bouteflika de briguer un troisième quinquennat en avril 2009. Gageons que le débat sur la révision de la Constitution sera un moment de réconciliation et de communion retrouvée.