Le projet de révision de la Constitution est en marche, depuis qu'il a été annoncé par le Premier ministre, il y a une semaine. Un débat ne tardera pas à s'ouvrir aux différents acteurs politiques, mais ce qui est à reprocher, d'ores et déjà aux promoteurs du projet, c'est le manque de clarification des enjeux nationaux qu'entraîne un tel projet dans la conjoncture actuelle. Car on ne sait pas encore si le changement de la Loi fondamentale va toucher, oui ou non, les équilibres – c'est-à dire les pouvoirs. Car, dans ce cas, le débat doit être élargi à toutes les forces vives de la nation, et se préparer à organiser un référendum, donc à toute une mobilisation, voire même à un remaniement gouvernemental. Or, le gouvernement préfère entretenir le flou total sur ce sujet-là. Tout ce qu'on sait pour l'instant est que ce projet fait suite au discours du président de la République, prononcé en avril 2011, où il avait promis des réformes politiques, dont une révision de la Constitution. Dans quelles proportions ? Il va falloir sans doute attendre la première mouture qui est aujourd'hui à l'étude au niveau d'une commission gouvernementale, selon Sellal, et qui sera bientôt soumise au Parlement. Tous les regards de l'opposition sont déjà suspendus à un seul volet, qui pour eux est essentiel, inhérent aux prérogatives du président de la République et au nombre de mandats présidentiels que la dernière révision constitutionnelle a rendu illimité.