«Hocine Aït Ahmed a accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moudjahid». Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, dans un message de condoléances adressé à la famille et aux proches du leader politique et révolutionnaire, Hocine Aït Ahmed, décédé mercredi dernier à Lausanne en Suisse, à l'âge de 89 ans, souligné l'engagement, le dévouement, la bravoure et le charisme de celui qui «se refusait à la surenchère et aux compromissions» lorsqu'il s'agissait de questions cruciales intéressant sa patrie. «Je ne saurais me consoler de la disparition de cet homme fidèle à sa patrie, soucieux de l'unité de sa nation, courageux dans ses positions, attaché à ses principes, affable, constructif dans ses critiques, digne dans son opposition à l'égard de certains responsables dont il contestait le mode de gouvernance et la méthode de gestion», lit-on à travers le message de condoléances du président de la République, repris par l'APS. «Je n'oublierai point son courage, ni sa bravoure et son charisme qui ont marqué les différents événements liés à l'Histoire de l'Algérie, depuis l'Organisation spéciale (OS) qu'il a présidée à une période des plus sombres, jusqu'à ses positions courageuses et ses avis judicieux qui éclairaient les nombreuses rencontres et conférences internationales, en passant par son évasion des geôles du colonisateur, la fondation du bureau du Maghreb où il avait grandement contribué à faire connaître les pays arabes d'Afrique du Nord, le détournement par l'armée française de l'avion qui le transportait avec ses compagnons dans une opération de piraterie inédite, la menace qui pesait sur les frontières algériennes et qu'il a vite écartée en les défendant avec tout son attirail et ses hommes, son rôle dans le gouvernement provisoire dont il devient membre alors qu'il est incarcéré et dans l'opposition où il fut une icône incontestée», poursuit M Bouteflika. «Le souvenir des hommes de la trempe de Aït Ahmed dont les actions et les réalisations profitent, telles des épis cultivés à travers le temps, aux générations successives, demeure gravé dans les mémoires et leur souvenir vivace dans les cœurs», a-t-il poursuivi, estimant que «l'Algérie a perdu en la personne de Hocine Aït Ahmed un de ses grands hommes qui a accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moudjahid». «Hocine Aït Ahmed, restera, à jamais, un «symbole de lutte pour la démocratie et l'Etat de droit» et un «repère» pour le peuple, ont, pour leur part, indiqué des représentants de politiques et personnalités nationales, suite au décès du leader politique et révolutionnaire, Hocine Aït-Ahmed. Le parcours militant et l'engagement patriotique du défunt doivent servir, a estimé le FLN, de modèle pour les générations futures dans l'attachement aux valeurs éternelles, dont il était un fervent défenseur à l'instar de tous les enfants vaillants de l'Algérie. «Hocine Aït Ahmed comptait parmi les enfants vaillants de l'Algérie, car il était un modèle à suivre en matière de démocratie, de tolérance et de réconciliation», a-t-il fait observer. «Aït Ahmed était convaincu que le patriotisme n'est pas subordonné à des postes de responsabilité, à des positions conjoncturelles ou à des réactions», a-t-il poursuivi. Hocine Aït Ahmed était «un leader dans la lutte en faveur de la liberté et de la démocratie en Algérie indépendante», a estimé, le secrétaire général par intérim du RND. «Il était un symbole du mouvement national depuis qu'il était à la tête de l'Organisation spéciale (OS)», a-t-il indiqué non sans rappeler «l'esprit patriotique» de celui qui a toujours mis «l'Algérie au-dessus de toute considération». Pour sa part, Ali Laskri, membre de la direction du Front des forces socialistes (FFS), a souligné la constance d'Aït Ahmed par rapport à ses convictions, ses principes et ses valeurs. «Le défunt avait tiré sa révérence en restant propre», a poursuivi M. Laskri rappelant qu'Aït Ahmed «a milité pour l'instauration de la démocratie, les droits de l'Homme et l'Etat de droit». Le meilleur à lui rendre, a-t-il fait observer, est de perpétuer son combat. « Feu Aït Ahmed était un symbole pour tous les Algériens. Il a fortement contribué, avec ses frères d'armes, à l'indépendance de l'Algérie», a estimé, pour sa part, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Pour Abderazzak Mokri, « les valeurs et les principes de ce moudjahid n'allaient pas s'éteindre avec sa disparition, car il les a légués, en héritage, à toute une génération de militants pour continuer le combat pour la démocratie et le respect des droits de l'Homme». Pour le président du RCD, «Aït Ahmed fait partie des rares militants à avoir continué le combat au lendemain de l'indépendance en dépit du fait que le pouvoir lui a fait payer ses positions». «Hocine Aït Ahmed a été et restera un repère pour tous les militants épris de liberté et de démocratie »dont le nom est marqué en or dans l'Histoire de l'Algérie comme étant un militant fidèle à ses convictions », a indiqué Mohcine Bellabes. L'ex-président de la République, Liamine Zeroual, a, pour sa part, estimé que Hocine Ait Ahmed était un symbole d'abnégation, de rigueur, de ténacité, et surtout, de morale. «Sa vie s'est toujours confondue avec son pays présent à tous les instants dans son cœur. Puisse-t-il inspirer la jeunesse algérienne !», a-t-il indiqué.