Le chanteur Taleb Rabah, décédé, mardi dernier à l'âge de 85 ans, des suites d'une longue maladie, a été inhumé, le lendemain, mercredi, dans son village natal, à Tizit, dans la commune d'Ililitène, à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, en présence, a-t-on constaté, d'une foule nombreuse dont les ministres de la Culture, Azzedine Mihoubi, et celui de la Jeunesse et des sports, El-hadi Ould Ali. Des autorités civiles et militaires de la wilaya, à leur tête le wali Brahim Merad, le P/ APW, Hocine Haroun, et, la directrice locale de la Culture, Nabila Goumeziane, mais aussi des hommes de culture, des artistes, ont également assisté à la mise en terre de l'auteur de la célèbre chanson « Ifouk zzit dhi lemesvah », intervenue (mise en terre, ndlr), dans une atmosphère chargée d'émotion et de tristesse. Le village Tizit s'est avéré, pour la circonstance, trop exigu pour accueillir cette procession humaine venue rendre un dernier hommage au chanteur- compositeur que fut Taleb Rabah et lui témoigner respect et considération pour ce qu'il a donné pour la culture algérienne mais aussi pour son engagement pour la libération du pays du joug colonial. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi des autres wilayas du pays. Il a eu, pour ainsi dire, droit à un hommage national digne de la stature d'homme de culture et de moudjahid. Le ministre de la culture, Azedine Mihoubi a présenté à la famille du défunt les messages de condoléances du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui ont souligné l'engagement du défunt artiste dans la glorieuse révolution de novembre 1954. «Taleb Rabah était un monument de la chanson et la culture algérienne. Il a laissé un patrimoine inestimable dont se doivent s'inspirer les générations montantes », a-t-il indiqué dans sa brève prise de parole devant les membres de la famille de l'artiste disparu. M Mihoubi a également rappelé l'engagement du chanteur-compositeur, Taleb Rabah, dans la lutte du peuple algérien pour arracher son indépendance, lutte qu'il a, a-t-il fait observer, poursuivi avec la chanson pour l'émancipation de la société algérienne et la reconstruction du pays. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, très ému par la disparition de l'artiste, a, pour sa part, qualifié la disparition de Taleb Rabah de perte inestimable pour la culture et la chanson algérienne. « Taleb Rabah est un monument de la chanson et la culture algérienne au même titre que les autres maestros disparus, notamment Cherif Kheddam, El Hasnaoui et tant d'autres artistes », a-t-il indiqué, la gorge nouée. La veille, soit mardi dernier, dans l'après-midi, la dépouille mortuaire du défunt chanteur- compositeur a été exposée dans le hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Une foule nombreuse s'y était rendue pour un ultime hommage. Le défunt chanteur-compositeur, simple, modeste et patriote, a marqué plusieurs générations par ces chansons traitant de la vie sociale, des valeurs de la société et de l'amour de la patrie. Il a entamé sa carrière artistique durant les années 1950 en France, où il s'était installé. Le défunt chanteur-compositeur qui constitue une référence pour de nombreux artistes à l'instar des maestros Lounis Ait Menguellet, Idir, Takfarinas, pour ne citer que ceux-là, s'était engagé dans la guerre de libération nationale aux cotés de beaucoup d'autres artistes algériens, à l'instar du célèbre chanteur Akli Yahiatene. Taleb Rabah est né en 1930 à Tizit dans la commune d'Ililitène, à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. A peine la vingtaine entamée, Taleb Rabah se rendit en France et s'installa en Moselle. Très vite, Taleb Rabah s'intéressa à la musique et à la chanson, ce qui lui a permis de rencontrer les ténors de la chanson algérienne installés en France, à l'instar du maestro Amraoui Missoum qui dirigeait à l'époque l'émission des chanteurs amateurs à Radio Paris. Dès 1955 le défunt chanteur enchaina tube sur tube pour ne s'arrêter que durant les années 1990. Ttnadigh f zzher-iw, ay aqjun kec d arfiq-iw, A lfenn, Yekfa nni et Yekfa Zit di lmesbah...tels étaient, entre autres, les tubes chantés par le défunt et qui ont bercé des générations de mélomanes. De son vivant, Taleb Rabah, a été, à plusieurs reprises, honoré par la direction de la Culture de la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi par d'autres institutions culturelles nationales.