C'est dans une ambiance lourde, empreinte de tristesse et d'émotion que la dépouille mortelle du leader politique et révolutionnaire, Hocine Aït Ahmed, le dernier des «neuf fils de la Toussaint» a été rapatriée, dans l'après-midi de jeudi, à Alger, en présence des cadre du FFS, ainsi que de hauts responsables de l'Etat, des membres du gouvernement, sa famille, ses proches, ses amis et, sa famille, sa femme Djamila et ses trois enfants, Jugurtha, Salah Eddine et Bouchra. Le cortège funèbre s'est ensuite dirigé vers le siège national du FFS, où une veillée était prévue. Difficilement, d'autant qu'à la sortie du salon d'honneur de l'aéroport, une foule nombreuse venue rendre un dernier hommage à l'un des héros ayant déclenché la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954. Au siège du plus vieux parti d'opposition, l'émotion était à son paroxysme. La tristesse et le chagrin se lisaient sur les visages des centaines, pour ne pas dire des milliers, de citoyens venus des quatre coins du pays pour se recueillir à la mémoire de Hocine Aït Ahmed, décédé mercredi 23 décembre à Lausanne (Suisse). La dépouille mortelle de celui qui fut l'un des pionniers de la diplomatie algérienne et l'un des pères de la Révolution et fervent défenseur de la démocratie en Algérie et dans le monde, déposée dans la cour du siège, a été «assiégée» par les nombreux proches, amis, sympathisants et citoyens, les larmes aux yeux et aux visages ternes et graves, venus rendre un ultime hommage au révolutionnaire. «Aït Ahmed a été un exemple pour des générations d'Algériens et son engagement ainsi que son intégrité nous inspireront toujours», a indiqué un jeune universitaire venu de Bouira. La veillée de feu Aït Ahmed a vu également une forte présence de personnalités algériennes et étrangères, de chefs de parti politique, de représentants d'organisations nationales et de hauts responsables de l'Etat. Dans une déclaration à la presse, El-Hachemi Issad, président du Haut commissariat à l'amazighité, HCA, a confié, non sans émotion, que le défunt était «une grande figure du militantisme qui avait contribué au recouvrement de l'indépendance du pays et combattu pour l'instauration de la démocratie dans le pays». «Ce qui a fait la grandeur de Hocine Ait Ahmed c'était sa constance dans ses positions, sa fierté à ses principes et aux idéaux de justice sociale et de démocratie qu'il a défendu durant toute sa vie », a indiqué le secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou, Farid Bouaziz, dans une brève prise de parole. «Aït Ahmed n'a pas cherché à vivre de la politique et n'en a pas fait un commerce», a-t-il fait observer.