L'avant-projet de révision de la Constitution signé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qu'apporte-t-il de nouveau ? Les modifications ajoutées, que concernent-elles ? Quelles sont les domaines touchés par cette révision ? Les réponses, à ces questions, ont été dévoilées, hier, par Ahmed Ouyahia, chef du cabinet du président de la République, ministre d'Etat, directeur à la présidence de la République. Annoncée en 2011 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la révision de la Constitution a été reportée jusqu'à la mi-décembre de l'année 2015, où le chef de l'Etat avait tenu une réunion restreinte au sujet d'un avant-projet de révision de la Constitution. Ce dernier a été validé, lundi 28 décembre, par le président de la République, lors d'un Conseil restreint, et présenté hier, par le chef du cabinet du président de la République, lors d'une conférence de presse animée à la résidence d'Etat, Djenane E-Mithak. Ahmed Ouyahia est revenu, lors de son discours d'allocution, sur les principaux axes présentés à l'avant-projet de révision de la Constitution, dont la consolidation de l'unité nationale. Tamazight, une langue nationale et officielle Devenue langue nationale en 2001, tamazight devient officielle dans cette nouvelle réforme de la Constitution. Une académie de la langue amazighe sera mise en place, et placée auprès du président de la République, chargée avec le concours des experts, de réunir les conditions de concrétisation de ce nouveau statut. En outre, par l'article 3 du texte de l'avant-projet, «la place de la langue arabe demeure la langue officielle de l'Etat, en même temps que le Haut Conseil de la langue arabe sera élevé au statut d'instance constitutionnelle, chargée de sa promotion ». «La presse a sa part» Dans l'onglet «Consolidation de la démocratie», Ahmed Ouyahia, a expliqué de nouveaux décrets existants déjà dans la loi, et introduits dans cette nouvelle réforme, dont la garantie de la liberté de la presse dans toutes ses formes, dans le respect des constantes et valeurs de la nation, en même temps que sera bannie la privation de liberté de toute sanction judiciaire du délit de presse. Parmi les articles expliqués par le chef du cabinet du président de la République, en ce qui concerne la consolidation de la démocratie, c'est la liberté de toute manifestation pacifique garantie pour les citoyens. A cet effet, Ahmed Ouyahia a déclaré, «dans 47 wilayas, on a jamais interdit une manifestation. À Alger, il y a eu des tentatives de manifestations fascistes en 2014». «Limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats» Dans l'article 74 de l'avant-projet de révision constitutionnelle, le mandant présidentiel à deux fois, est désormais exclu de toute révision dans l'avenir, en vertu de l'article 178. Cet article stipule que toute révision constitutionnelle «ne peut porter atteinte au fait que le président de la République est rééligible une seule fois». Interrogé sur ce décret, Ahmed Ouyahia a souligné qu' «en 2008, c'était une demande de la part de la société pour la réélection d'une personnalité particulière. Après cet amendement, il y a eu beaucoup de protestations. En 2014, j'avais dit que la candidature de Bouteflika était un sacrifice de sa part pour éviter au pays de nombreux dangers auxquels, on était confronté». «Plus d'avantages pour l'opposition» La place et les droits de l'opposition parlementaire ont été renforcés dans l'avant-projet de révision de la Constitution, dévoilé, hier par Ahmed Ouyahia. Ce renforcement permettra à l'opposition à la saisine du Conseil constitutionnel sur les lois votées par le Parlement. Dans l'article 99 bis de l'avant-projet, il est indiqué que «l'opposition parlementaire jouit de droits lui permettant une participation effective aux travaux parlementaires et à la vie politique, notamment la participation aux travaux législatifs et au contrôle de l'action gouvernementale et la saisine du Conseil constitutionnel, au sujet des lois votées par le Parlement». Le texte de l'avant-projet ajoute que «chaque chambre du Parlement consacre une séance mensuelle pour débattre d'un ordre du jour présenté par un ou des groupes parlementaires de l'opposition», lit-on encore dans le même article. Enfin, selon la déclaration d'Ahmed Ouyahia, «le projet de révision constitutionnelle sera présenté devant le Parlement en mi-février prochain».