Des négociations doivent s'ouvrir ce lundi, à Genève, pour envisager une issue au conflit qui ravage la Syrie depuis quasiment six ans. Des discussions à l'organisation extrêmement floue, dont les modalités ne sont pas encore connues, si ce n'est qu'elles doivent réunir autour d'une même table des représentants du régime de Bachar al-Assad et de l'opposition. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, explique-t-il ce lundi, espère y voir « clair » dans un ou deux jours quant aux modalités des pourparlers de paix sur la Syrie entre le régime et l'opposition prévus cette semaine à Genève. « Nous aurons cette réunion (inter-syrienne), ils vont démarrer (...) Nous y verrons clair, je l'espère d'ici 24 heures, quelque chose comme ça, dans les 48 heures, très bientôt », a déclaré le chef de la diplomatie américaine en visite dans la capitale du Laos, Vientiane. John Kerry a confirmé qu'il multipliait les consultations ces dernières heures avec ses homologues français, turc, russe et saoudien et avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, pour « être sûr que tout le monde est sur la même ligne ». Selon le Syrian Observer, Kerry ferait pression sur Munzer Makhos, ambassadeur de la coalition nationale syrienne à Paris, pour qu'il accepte d'entamer les discussions sans exiger au préalable l'arrêt des bombardements par l'armée syrienne sur les poches de résistance. Il essaierait aussi d'influencer la composition de l'équipe de négociateurs des opposants à Assad. Les étapes d'un conflit sanglant L'incertitude demeure sur la date du début de ces négociations indirectes prévues sous l'égide de l'ONU entre le régime syrien et l'opposition. Prévues initialement ce lundi à Genève, elles seront probablement retardées de quelques jours, compte tenu de désaccords liés à la délégation de l'opposition. Staffan de Mistura, qui doit envoyer les « invitations », doit tenir lundi une conférence de presse à ce sujet. Ces derniers jours, dans une explosion du nombre des victimes, les deux camps ont multiplié les combats, comme pour pousser les lignes qu'un éventuel accord viendra figer. La semaine dernière à Davos, le ministre américain avait indiqué que la prochaine réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), rassemblant entre autres les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran, se tiendrait « immédiatement après » les pourparlers entre-syriens à Genève. Une deuxième réunion du GISS est d'ores et déjà prévue le 11 février, ce qui indique un cadre sur les dates à tenir. Le GISS s'est réuni à trois reprises fin 2015 à Vienne et à New York et a accouché d'une feuille de route de sortie de crise pour la Syrie, notamment avec un cessez-le-feu, des élections et une Constitution. Ce document, validé par le Conseil de sécurité de l'ONU le 18 décembre, laisse en suspens le sort du président syrien Bachar al-Assad.