Staffan de Mistura, le médiateur de l'ONU, qui doit être entendu le 24 avril par le Conseil de sécurité sur la Syrie, veut mettre fin à la crise dans ce pays qui en est à sa cinquième année. « A partir de mai (...), Staffan de Mistura mènera des consultations approfondies et séparées avec les parties syriennes et les acteurs régionaux et internationaux pour faire le point sur leurs positions et recueillir leurs idées », a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Celles-ci commenceront à Genève, « sans accord préalable » imposé aux participants, et pourront se tenir ensuite « ailleurs ». « Il importe, explique-t-il, que tous ceux qui ont une influence sur le conflit en cours soient inclus dans des discussions mais la liste exacte de ceux qui seront invités à participer à ce nouvel effort n'a pas encore été déterminée ». Lundi dernier, Ahmad Fawzi, le porte-parole de l'ONU à Genève, a fait état de la volonté de Mistura de relancer les « consultations séparées » avec les parties prenantes sur la base du « communiqué de Genève » publié en juin 2012. Ce texte, qui a avancé un certain nombre de propositions sur les moyens de faire taire les armes et d'assurer une transition politique, n'a pas « précisé », noir sur blanc, le rôle du président Bachar al-Assad. L'Iran, qui est présenté comme un allié du régime syrien, sera-t-il invité ? « Aucune invitation n'a encore été envoyée », répond Ahmad Fawzi. En janvier 2014, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a invité l'Iran à participer aux négociations à Montreux (Suisse) puis avait retiré son invitation en invoquant le fait que Téhéran ne soutenait pas les idées avancées dans le communiqué. Les Etats-Unis, qui s'étaient opposés en 2012 à la participation des Iraniens à la conférence ministérielle qui a abouti à la rédaction du communiqué de Genève, que Téhéran n'a jamais signé, ont changé de position depuis. Comme aucun camp n'est en position de l'emporter après 215.000 morts, Washington a relancé l'idée d'une reprise du dialogue avec... le président Al- Assad. « Au final, il faudra négocier », avait déclaré John Kerry.