La nouvelle Constitution a été adoptée, hier, par le Parlement réuni en congrès avec 499 «oui», deux «non» et 16 abstentions. Plus de 500 membres du Parlement se sont réunis, hier, au Palais des nations, en session extraordinaire où ils ont voté le nouveau projet de la réforme constitutionnelle. Abdelkader Bensalah, président du Sénat a ouvert les travaux de la séance, où il a donné, par la suite, la parole au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a présenté le projet de la loi constitutionnelle. Sellal : «La nouvelle Constitution protège contre les bouleversements politiques» Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans son intervention en marge de la séance plénière en session extraordinaire consacrée au vote de ce projet, a déclaré que cette nouvelle loi permettra de protéger le pays contre les bouleversements politiques et les menaces qui guettent sa sécurité. Il a, notamment, qualifié cette nouvelle Constitution de projet prometteur et ambitieux, estimant que c'est un jour historique pour le pays. Il a, par ailleurs, rappelé que «la révision de la Constitution est venue concrétiser l'engagement pris par le président Bouteflika devant le peuple algérien dans le cadre des réformes politiques qu'il avait initiées». Sellal a affirmé que «ce projet répond aux aspirations du peuple et s'inscrit en droite ligne avec les grandes mutations qu'a connues la société algérienne». Dans la présentation de la philosophie du projet de révision de la Constitution, Abdelmalek Sellal a mis l'accent sur la consolidation de l'unité nationale, rappelant à cet effet que le nouveau texte a élevé tamazight au rang de langue nationale et officielle avec la création de l'Académie algérienne de la langue amazighe, placée auprès du président de la République. Le Premier ministre a relevé dans ce sens que le préambule de la Constitution a été enrichi pour constituer une partie intégrante du texte fondamental et une référence de la même valeur que les stipulations constitutionnelles. Par ailleurs, après l'adoption du projet de la nouvelle Constitution, le Premier ministre a déclaré à la presse que «la question du changement du gouvernement relève exclusivement des prérogatives du président de la République et c'est à lui de juger s'il est nécessaire de le changer ou pas». Bouteflika : «Mon objectif est de répondre aux attentes du peuple» Dans son message à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution, lu en son nom par Abdelkader Bensalah, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a rappelé que son objectif derrière cette réforme constitutionnelle est de «répondre aux attentes légitimes du peuple, approfondir la démocratie et garantir les fondements d'un Etat de droit». En outre, le président de la République a estimé que la violence, l'anarchie et toutes les menaces sur la stabilité du pays ont été éloignées grâce à ces réformes politiques établies dans un climat serein et apaisé. Abdelaziz Bouteflika est revenue sur la décennie noire, durant laquelle le peuple a enduré le terrorisme, ajoutant que cela a permis d'éclairer le peuple algérien sur l'impact que pouvait générer des situations d'anarchie et de violence. Par la même occasion, il a rendu hommage à tous ceux qui ont combattu pendant les années de sang et de souffrance. En ce qui concerne le processus de réformes, le chef de l'Etat a souligné qu'il s'agit d'une étape politique et constitutionnelle pour cheminer vers une phase qui verra profondément s'ancrer, au sein de la société, «les valeurs républicaines et les principes démocratiques». Ce processus est «d'un renouveau démocratique qui tend à réaliser d'autres conquêtes démocratiques», a expliqué Abdelaziz Bouteflika. L'opposition absente, le PT s'abstient A la veille de l'adoption de la nouvelle Constitution, les partis de l'opposition ont exprimé leur boycotte de la séance du vote. Seul le PT s'est présenté. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, tôt dans la matinée, s'est présentée au Palais des nations, ne voulant pas annoncé la position de son parti à la presse, elle a affirmé que le représentant du groupe le fera lors des débats. Kamal Djoudi, représentant du PT, lors de son intervention, a expliqué que «le comité central a décidé que le groupe parlementaire ne pourra pas voter non à la Constitution parce qu'elle contient des avancées et des changements positifs, et ne pourra pas voter oui vu que le projet proposé contient des contradictions». En outre, Louisa Hanoune a réaffirmé que son parti prend part à la session extraordinaire du Parlement pour le vote du projet de révision de la Constitution afin de préserver la pérennité de l'Etat et ses institutions.