Les deux types de cas de copiage se confondent. Ceux qui en parlent utilisent couramment l'appellation « plagiat », même s'il s'agit d'une reproduction mot à mot d'une œuvre écrite par un homme de plume et sur laquelle on porte son nom de pseudo-auteur. Il nous a été donné de voir deux livres dont l'un est une copie de l'autre. C'est ce qu'on appelle de l'usurpation passible des tribunaux, compte tenu du fait qu'il s'agit de quelqu'un qui devient le propriétaire du bien d'une autre personne. Quant au plagiaire, c'est celui qui recopie sous une autre forme le contenu total ou partiel d'une œuvre littéraire ou artistique. Le vrai écrivain ou le vrai artiste, c'est celui qui, à la faveur de ses prédispositions, est capable de produire une œuvre originale ou d'inventer un genre. Quelques exemples de plagiaires Ce fut le cas, d'après de grands connaisseurs en littérature, du grand fabuliste La Fontaine dont la production s'inscrit dans le classicisme, mouvement littéraire dont les objectifs louables furent le style relevé et l'esthétique du langage. Ce qui caractérise les fables de La Fontaine dont la beauté réside dans le contenu et le contenant. On a accusé La Fontaine de plagiat sous le prétexte que toutes les fables ont été prises à ses aînés fabulistes de la trempe universaliste : Esope, Phèdre, Bidpâi, Ibn El Mouqafaa etc. Le travail de La Fontaine a consisté à donner une forme esthétique aux fables transformées ainsi en poèmes admirables par la rime, le rythme, le langage d'une haute tenue littéraire. On peut dire que le génie de La Fontaine est dans son pouvoir de versifier admirablement. Ses poésies honorent le classicisme autant sinon, plus que ne l'ont fait les pièces théâtrales de Racine, Molière. Les fables de La Fontaine étant d'une perfection syntaxique unique, elles ont servi de modèles pour les chercheurs en grammaire surtout pour l'étude de la concordance des temps si difficile à maîtriser dans une langue où le temps : présent, passé, futur, s'exprime en différentes formes. L'auteur de Robinson Crusoé a plagié Ibn Tufeil Ecrit sous la forme Ibn Tufayl, ce nom philosophe arabe ignoré de nos jours a pourtant été l'inspirateur d'Ibn Rochd et de Defoe, auteur de Robinson Crusoé. Cette œuvre légendaire a, depuis belle lurette, fait rêver des jeunes, des tout jeunes en mal d'histoires fantastiques, d'aventures périlleuses. Robin Crusoé était un navigateur. Son bateau a fait naufrage et il s'est retrouvé sur une île déserte, avec comme seul compagnon, vendredi. Que d'interrogation, d'admiration, de comportements d'imitation que cette histoire a suscités ! Mais ce qu'on ne sait pas, c'est que cette belle histoire a été tirée de « Hayy Ibn Yaqdhim, ouvrage du philosophe arabe du 12ème siècle, Ibn Tufayl, traitant du thème : le solitaire ou l'isolé, si cher de son temps. Ibn Tufayl raconte l'histoire d'un enfant abandonné sur une île déserte. Selon les propos du philosophe, cet enfant abandonné a été nourri par une gazelle. Peu à peu, il acquiert, sans aucun secours extérieur, les connaissances les plus sublimes. On connaît Robinson Crusoé. On l'a même découvert à l'école primaire et on en a gardé des souvenirs précis tant cette histoire a été fabuleuse pour nous, mais jamais nous n'avons pu imaginer qu'elle avait été inspirée de l'œuvre du philosophe Ibn Tufayl. A la manière de tous les écrivains qui ont plagié depuis des siècles, Daniel Defoe a transformé de manière à la rendre méconnaissable la version d'origine pour élaborer son roman d'aventures : « Robinson Crusoé » qui l'a rendu célèbre. Comme Daniel Defoe, auteur anglais et homme d'écriture talentueux du 17ème siècle, il en existe des milliers de tous les genres en littérature : romanciers, nouvellistes, dramaturges, essayistes, conteurs à avoir eu recours au plagiat pour réussir leur vie d'écrivain. Parmi eux, il y a eu de grands auteurs comme le grand poète Aragon qui s'est inspiré sur le plan du fond du « Collier du pigeon » d'Ibn Hazm, auteur andalou, pour élaborer « Le Fou d'Elsa » dont les actions, faits, évènements ont eu pour décor « l'Andalousie ». C'est le cas, d'après les critiques bien placés pour le dire, du roman épistolaire « Les Liaisons dangereuses » d'œuvre cinématographique. C'est une œuvre littéraire inspirée des grands de la littérature comme Voltaire, Rousseau, auteurs de romans épistolaires, renommés à l'exemple de « La Nouvelle Héloise » composé de lettres sentimentales, de bout en bout. Quant à l'usurpation C'est de la copie mot à mot d'un livre qu'on n'a pas écrit mais sur lequel on met son nom, son prénom et parfois même sa fonction pour faire comprendre qu'on en est l'auteur. On le fait lorsqu'on est sûr que le vrai auteur n'est plus de ce monde, sinon qu'il est loin de l'autre côté de l'Océan, donc incapable de deviner ce qui est arrivé à une de ses œuvres. Et que de thèses de doctorat ont été prises à d'autres qui ont sué pour les écrire après des années de recherche louable ! Quelquefois ces thèses sont soutenues après transformations qui brouillent les pistes. Il existe aussi des auteurs de livres qu'ils n'ont pas écrits. Il leur a suffi parce qu'ils ont de l'argent, de trouver des hommes ou des femmes à la plume facile qu'ils ont payés pour obtenir d'eux des livres sous leurs noms, pour être connus comme écrivains prolifiques.