Le dispositif d'aide à la création d'entreprise mis en œuvre par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) va connaître un plus grand essor en 2016, avec le financement prévu de 60 000 nouveaux projets, pour lesquels les crédits ont déjà été libérés. C'est l'annonce faite par Mourad Zemali, directeur général de l'Ansej, qui intervenait, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il considère que le dispositif Ansej a été renforcé. Il explique cela par la volonté de sortir notre économie de sa dépendance à l'égard des recettes extérieures tirées de l'exportation des hydrocarbures et donc de créer des entreprises. Il considère que la formule de création d'entreprises par les jeunes et pour les jeunes, marche bien, et elle va se développer encore plus d'année en année, avec un «ciblage» des potentialités locales, notamment dans la sous-traitance. Il restera à protéger la production nationale contre la concurrence déloyale des produits importés. En 2015, le nombre de projets de micros entreprises à avoir été financés, par l'entremise de ce dispositif, s'est élevé à 23 676 (dont 76% dans les activités agricoles, industrielles et de BTPH), contre 40 800, en 2014. L'écart est expliqué par le fait que la qualité a été privilégiée par rapport à la quantité. Cette qualité se traduit, selon le DG de l'Ansej, dans l'orientation des jeunes créateurs d'entreprises vers des activités de production tels l'agriculture, l'industrie, l'artisanat et les technologies de l'information et de la communication. Il fait savoir que 6 862 financements ont été accordés au seul secteur de l'agriculture, 4 913 à celui de l'industrie, 3 828 dans le secteur du bâtiment et des travaux publics et 2 170 dans l'artisanat. Il rappelle que l'Ansej encourage l'orientation vers ces créneaux. Concernant la mortalité des entreprises créées avec des financements du dispositif Ansej, le DG de cet organisme la situe à «10% environ», ce qui n'est pas très important en soi, comparé aux normes internationales (entre 20 à 30%), estime-t-il. En outre, il affirme que le taux de recouvrement des crédits est bon et il prouve que les micro entreprises sont arrivées à un stade d'autofinancement. De ce point de vue, il classe les micro entreprises issus de projets financés par le dispositif Ansej, en trois catégories : 10% qui disparaissent, 65% qui remboursent et se portent bien et 25% qui sont actives mais qui ont des difficultés de remboursement. L'Ansej accompagne ces 25% pour surmonter leurs difficultés, à travers un plan de charges auprès d'autres entreprises ou organismes, et il cite, à titre d'exemple, Algérie Télécom. Il rejette l'idée reçue et fausse selon laquelle les jeunes promoteurs ne remboursent pas. A ce propos, il fait observer que le financement d'un projet de micro entreprise vient à 70% de la banque, 28% de l'Ansej et 2%, apport personnel du jeune promoteur. Il rappelle que 292 milliards de DA ont été mobilisés, à ce jour, par l'Etat pour accompagner le dispositif qui a permis de créer 356 000 entreprises. L'Ansej enregistre une moyenne de 91 projets de création d'entreprises par jour, financés, dans l'ensemble (93%), au bénéfice d'investisseurs ayant moins de 35 ans d'âge. Parmi ces derniers, précise-t-il, 56% sont les produits de la formation professionnelle. Parmi les candidats à l'entreprenariat, les femmes constituent seulement 11% des effectifs en raison, avance l'intervenant, «de leur crainte à prendre des risques» et donc de leur préférence pour le salariat dans les secteurs de l'éducation, la santé et la justice. Mais sur le créneau Ansej des professions libérales, elles constituent 46% des financements. M. Zemali annonce, en outre, que les jeunes désireux de s'investir dans la création de leur propre entreprise n'auront désormais plus qu'un seul document pour s'inscrire, ajoutant que les délais d'obtention du feu vert ont été considérablement réduits «entre deux à trois mois», assure-t-il.