«Les conditions de relance du cinéma algérien», tel est le thème d'une journée d'étude organisée, avant hier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou dans le cadre du 14e Festival national du film amazigh. A cette occasion, les professionnels du cinéma ont mis l'accent sur la nécessité de la promotion de la formation cinématographique en faveur des jeunes. Ainsi, ils ont plaidé pour la mise en place de multiplexes au niveau de chaque salle de cinéma afin de permettre au public amoureux de cet art d'avoir l'embarras du choix des films. D'après eux, la relance du cinéma algérien passe tout d'abord par l'accompagnement de la production cinématographique nationale et non pas par son encouragement et son financement. «Il est temps d'arrêter la production et de passer vers son accompagnement avec d'autres facteurs favorisant cette relance du cinéma», a affirmé Ahmed Bedjaoui, spécialiste du cinéma et ex-conseiller du ministère de la Culture. Le même conférencier a affirmé que le meilleur moyen pour fidéliser la relation entre le public et le cinéaste et d'amener le public vers les salles de cinéma consiste dans la relance des multiplexes. Il est à souligner que 200 salles de cinéma sont aptes aujourd'hui à accueillir les amoureux du septième art. Ahmed Bedjaoui est revenu longuement sur les causes qui ont freiné le développement du cinéma en Algérie, en passant par la décennie noire qu'a connue le pays où l'activité cinématographique a connu un recul flagrant. «Je pense que lorsque les salles de cinéma étaient confiées au Fonds de Développement de l'Art, de la Technique et de l'Industrie cinématographique (Fdatic) qui a joué un rôle mythique, le cinéma a connu un écho favorable au sein de la société algérienne. Mais après avoir été confiées aux communes ce qui a engendré le système de monopolisation du marché, le public a commencé à se méfier de ces salles», a-t-il regretté. A ce sujet, il a soutenu, pour le divertissement, le cinéma commercial pour aider les films d'auteur. «Il faut se pencher sur ce genre de cinéma pour relancer cet art dans le contexte social». Dans son intervention, le président du Fdatic, Tahar Boukella a regretté l'inexistence d'une industrie nationale pour accompagner le cinéma algérien. Ainsi, il a soulevé le problème de l'absence du contenu culturel au niveau des infrastructures existantes dans le pays, notamment les maisons de culture qui ne contiennent pas de salles de cinéma. Il faut dire que les intervenants ont appelé à l'unanimité à ce que les autorités publiques concernées procèdent à la réintégration de l'éducation cinématographique dans le système éducatif et aussi le mouvement ciné-club au niveau des établissements secondaires du pays. «Cette intégration du cinéma dans le système éducatif permettra inévitablement la relance du cinéma dans notre pays», ont-ils assuré.