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De la compétence du changement
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 03 - 2016

Tous les hommes sensés se posent légitimement des questions sur le changement lorsque la confusion et l'insécurité s'installent poussant l'homme commun à perdre espoir et sombrer à son tour dans le cynisme et le nihilisme. Lorsque l'homme ne se pose plus de questions ou ne trouve plus de réponses convaincantes alors il se réfugie dans le fatalisme, le déni de vérité ou dans la folie qui fait de lui un instrument supplémentaire dans l'insenséisme.
L'intellectuel peut consentir, par incompétence ou par absence de scrupules, à jouer le rôle de l'intellectuel organique au service d'un appareil, de l'idiot utile qui relaie la désinformation et la servitude, de l'interlocuteur valide qui donne crédibilité au maitre et aux vassaux, du godillot qui approuve et vote sans réfléchir sur les conséquences de son acte, du brasseur de vent qui crée de la diversion et de la confusion. Dans ces cas la société n'a plus de référents moraux, intellectuels et esthétiques pour se positionner dans un environnement hostile, et alors l'environnement agressif et conquérant ne trouve plus de résistance pour s'opposer à sa nuisance. Lorsque l'intellectuel change et fait changer le rapport de l'homme commun au savoir, au croire, au devoir, au vouloir, au pouvoir, à l'avoir et à l'acte alors il se donne les moyens de vaincre l'inertie et permet à la mentalité collective de produire les agents de sa transformation sociale en produisant et en mutualisant les richesses, les idées et les élites. Ce sont ces richesses, ces hommes et ces idées qui vont agir sur l'environnement et en faire un agent de développement ou de coopération lorsqu'il est favorable ou compatible sinon en faire un champ de luttes idéologiques (de représentations) lorsqu'il est défavorable ou incompatible. L'individu en tant que sujet moteur ou objet frein, la société en tant que possibilité ou impossibilité psychologique et sociale, l'environnement en tant que conditions favorables ou défavorables au changement peuvent devenir une inertie positive, une inertie négative ou un immobilisme contre nature. Ces trois forces agissantes dans l'histoire peuvent donc être des forces de progrès, de régression ou de blocage selon leur mode de combinaison et de cohérence ou d'incohérence. Le marxisme occulte ces trois forces en se focalisant uniquement sur le matérialisme historique qui donne primat à la lutte des classes, à l'économie et à la politique. Le libre-échange, autre forme de matérialisme, fait de la matière et du marché des dogmes et des idoles qui autorisent la destruction de l'homme et l'émergence du profit comme vérité absolue. Le religieux se focalise sur la morale et lorsqu'il entre dans le champ politique il entre en reprenant à son compte les appareils du marxisme et du libre-échange en leur ajoutant l'affabulation importée des autres civilisations à qui il donne l'étiquette d'islamique. L'islamiste est hélas non seulement inculte politiquement, mais trop sectaire, trop partisan, trop ignorant, trop dispersé pour saisir la globalité et les interactions de l'environnement favorable ou hostile au changement. Au lieu de proposer des solutions, il devient problématique dans le champ politique et social. Le matérialisme occidental importé comme contrefaçon civilisationnelle qui corrompt nos désirs et nos pensées ignore la mystique de l'histoire. Dieu intervient dans l'histoire d'une manière qui accélère, ralentit ou détourne les dynamiques de l'individu, de la société et de l'environnement : {Ne dis jamais à propos d'une affaire : « je ferais ceci ou cela » à moins que Dieu ne le veuille. Et proclame [la grandeur] de ton Dieu si tu oublies et dis : « j'espère que Dieu me guidera vers ce qui est le plus sensé »} Coran La lucidité, l'esprit de sens, l'esprit de justesse sont une faveur et une miséricorde que Dieu accorde aux hommes à titre d'individus, de société ou d'environnement pour que l'histoire s'accomplisse au bénéfice des réformateurs et au détriment des corrompus même si cet accomplissement nous parait long, compliqué ou invisible lorsque nous le regardons à l'échelle individuelle : {Il fait descendre du ciel une eau, alors des vallées coulent à sa mesure, et le flux porte de l'écume agitée. Et, de ce qu'ils mettent sur le feu, aspirant à un bijou ou un ustensile, de l'écume pareille ! Ainsi, Allah différencie le faux et le vrai. Quant à l'écume, elle est réduite à rien, mais quant à ce qui est utile aux hommes, il demeure sur la terre. Ainsi Allah Fournit les paraboles.} Coran Partout dans le monde arabe s'élève la question sur la formation de l'intellectuel et son absence comme s'il pouvait sortir d'une manière spontanée, ex nihilo, ou porter d'une manière intrinsèque la vocation messianique. Il est, à l'instar du général, du policier, du douanier et du gouvernant arabe le produit de son environnement. Des cas exceptionnels existent, mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Lorsque l'environnement est stérile, la pensée est stérile. Inversement une pensée stérile lorsqu'elle s'impose comme norme finit par désertifier l'environnement. C'est une spirale infernale de fossilisation. Saint-Exupéry a intelligemment répondu : « Dans la vie, il n'y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent. » Le changement véritable commencera donc lorsque gens du commun et intellectuels, gouvernants et gouvernés, ne vivent plus comme des rentiers dans un casino où chacun espère la chance et attend la solution au gré des dominos ou de la roulette, mais comme des responsables qui mobilisent ce qu'ils trouvent comme parole, argent, idée, cadre organique, hommes, histoire, religion et autres ressources à fabriquer de l'énergie où puiser et des forces à mettre en mouvement. Chaque individu est un virtuel d'intellectualité et un potentiel de changement si les conditions de sa réalisation sont réunies. La première condition est de redonner à cet homme le droit de s'exprimer sur le changement qu'il attend. L'homme qui n'exerce pas son devoir de s'interroger sur le sens de son existence n'a pas de droits, mais une rente d'assisté. La compétence de changer c'est d'abord et avant tout la compétence, c'est-à-dire la légitimité ou la reconnaissance sociale, de penser librement au changement, de prendre le courage de nager loin des rentes et des privilèges, de refuser ce qui porte préjudice à sa dignité humaine et qui insulte son intelligence. Il ne s'agit pas d'une démarche programmatique ni d'un rassemblement partisan, mais d'une quête vers l'humanité que Dieu a déposé en nous et qui se manifeste dans notre capacité spirituelle par laquelle on produit du sens et on donne de la valeur à l'existence. Chaque homme porte en lui la capacité de changer et qu'il veuille ou non il change ainsi que son environnement. Sa responsabilité est de donner un sens positif ou négatif au changement ainsi qu'une intensité et une amplitude. C'est à la société vivante de donner légitimité ou non à la capacité de changement pour en faire une compétence reconnue. Ce ne sont pas des subtilités de langage, mais des nuances de comportement individuel et social. Ces nuances échappent à la classe politique et médiatique des « civilisés » de l'Occident comme ils échappent à ceux qui sont en voie de sur sous-développement. C'est Umberto Eco, décédé cette semaine, qui l'a dit il y a quelques années déjà : « une civilisation démocratique ne se sauvera que si elle fait du langage de l'image une provocation à la réflexion et non une invite à l'hypnose ». L'art n'est plus réception esthétique et critique, la philosophie n'est plus concept explicatif du monde au service de l'homme, la religion n'est plus humilité, la politique n'est plus quête du bonheur de la cité, la quête n'est plus sur le salut de l'homme. La fascination et l'hypnose font obstacle à la réflexion et à l'émotion. Dans le prochain article, inchaallah, nous approfondirons ces nuances en abordant le rapport entre la parabole coranique sur l'arbre et l'intellectuel au service de la vérité. (Suite et fin )

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