Selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smail Chikhoune, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, la feuille de route concernant 2016, et le programme pour 2017 jusqu'à 2020, puis 2030, pour la création d'un pôle de biotechnologies, a été finalisé entre les deux parties. Il rappelle que ce projet qui a démarré en 2011, a connu un flottement pendant quelques années, mais grâce au ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, il a été relancé et c'est ainsi que le mémorandum d'entente a été signé aux Etats-Unis, il y a un an, pour arriver à cette feuille de route. Aujourd'hui, affirme Smail Chikhoune, le projet existe bel et bien et sera mis en action dès maintenant. L'investissement des laboratoires pharmaceutiques américains sans le monde s'élève à 130 milliards de dollars, l'idée, pour lui, est d'arriver à capter une partie de cette manne distribuée sur trois grands pôles : Boston, aux Etats-Unis, Dublin, pour l'Europe, et Singapour pour l'Asie ; le quatrième pôle serait en Algérie pour attirer cet investissement dans la recherche et développement. Il fait observer que tous les laboratoires pharmaceutiques dépensent en général près de 80% de leurs revenus dans la recherche et développement et seuls 20% sont consacrés à la production. Il fait remarquer qu'en parlant de biotechnologies, il s'agit du traitement du cancer, du diabète...Actuellement, ajoute-t-il, c'est Singapour qui capte le plus dans cet investissement des laboratoires pharmaceutiques américains, entre 20 et 30%, parce qu'il donne énormément d'avantages pour les investisseurs. Il estime que l'Algérie peut capter au minimum 10%, voire 15% de ces investissements dépensés par ces laboratoires, c'est une affaire, précise-t-il, de 15 à 20 milliards de dollars. C'est pourquoi, il estime qu'il faut appliquer cette feuille de route telle qu'elle a été négociée parfaitement par la partie algérienne, selon lui, qui a défini les besoins de l'Algérie. Il fait remarquer qu'il y a un investissement américain dans l'agriculture, et dans le secteur minier qui a un potentiel extraordinaire (phosphates, or, diamant, zinc...). Le dialogue stratégique, engagé depuis de long mois entre l'Algérie et l'administration américaine, devrait connaître une nouvelle dynamique, dans le courant du mois d'avril, éventuellement, avec l'arrivée prévue à Alger, d'une importante délégation américaine conduite par le secrétaire d'Etat, John Kerry, pour avancer dans les discussions d'échanges et qui vont porter sur une série de sujets parmi lesquels, il cite l'aspect sécuritaire dans les régions du Maghreb et du Sahel, ainsi que les facteurs d'échanges économiques et culturels bilatéraux, à partir de la position stratégique de l'Algérie. Les produits de l'agriculture biologique sont très prisés aux Etats-Unis, fait-il savoir. Il signale, par ailleurs, qu'une délégation économique algérienne se trouvait récemment à Washington pour explorer les possibilités de création d'une zone de libre-échange entre les deux pays, avec des protocoles d'accord dans le cadre du Tifa. Mais, pour cela, ajoute-t-il, il faut que chacun trouve son compte. Parmi les créneaux susceptibles de les intéresser, il cite le façonnage de pièces détachées automobiles, l'assemblage et la production de véhicules qui peuvent intéresser des investisseurs américains pour des partenariats et le développement de filières agricoles et agroalimentaires. M. Chikoune indique que plusieurs managers américains attendent de connaître les contours de la loi sur l'investissement, à l'étude au niveau de l'APN, et quels sont les avantages que va donner l'Algérie, pour venir développer des activités dans le pays. Dans une dizaine de jours, annonce-t-il, une autre délégation d'opérateurs économiques algériens se rendra en Californie pour examiner les moyens de développer des partenariats avec des partenaires américains dans divers secteurs industriels et agro-industriels. Le montant des investissements américains en Algérie hors hydrocarbures est évalué à 2 milliards de dollars. Les opérateurs américains attendent de voir la révision de la règle 51%/49% ou une amélioration de cette formule pour accroître leurs investissements, conclut-il.