L'ONU a confirmé, mardi, la fermeture de son bureau de liaison militaire à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés suite aux nouvelles mesures de rétorsion du Maroc visant la composante militaire de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso). Les trois observateurs militaires qui opèrent dans ce bureau de liaison militaire de la Minurso ont été déplacés lundi vers le site d'Aousserd, situé dans la partie ouest des territoires sahraouis occupés par le Maroc, a déclaré Farhan Haq, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au cours d'un point de presse, rapporté par l'APS. Le bureau servait d'interlocuteur unique à l'armée marocaine pour toutes les questions liées à la surveillance du cessez-le-feu et au déploiement des patrouilles de la Minurso, a fait savoir M. Haq. Le bureau est aussi un point d'évacuation pour les effectifs militaires de la Minurso. Par la fermeture de cette structure, le dialogue entre la Minurso et l'armée marocaine devient presque impossible, selon M. Haq qui dit toujours attendre une position ferme et claire du Conseil de sécurité pour répondre aux dépassements du Maroc. Le porte-parole adjoint a également affirmé que l'ONU avait fermé ce bureau militaire et retiré 72 membres de la composante civile de la Minurso par souci de préserver la sécurité de son personnel, mis sous forte pression dans les territoires sahraouis occupés. Lundi, Farhan Haq a averti que cette décision n'aura pas seulement des répercussions sur la Minurso mais sur toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU. «Le Maroc ne peut pas être autorisé à dicter les mandats de la mission de paix des Nations unies dans les territoires qui ne sont pas les siens, et le lui permettre serait un précédent dangereux pour la primauté du droit international, à l'exercice du droit à l'autodétermination et au principe de l'intégrité territoriale», telle a été la réaction hier de l'Organisation internationale de soutien au Sahara Occidental au Royaume Uni, le «Western Sahara Action Forum» (WSAF). Dans un communiqué adressé à la représentation du Front Polisario à Londres, l'Organisation a également exprimé ses «inquiétudes» face à la réaction marocaine après la visite de Ban Ki-moon aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés à Bir Lehlou, estimant que l'occupant n'a aucun droit sur les missions onusiennes. L'Organisation a qualifié la réaction marocaine de «mépris total pour la personnalité de Ban Ki-moon, pour le Conseil de sécurité des Nations unies mais aussi pour le droit international».