Une jeune femme sur cinq accouche ces dernières années par voie de césarienne, la plupart dans les cliniques privées. En plus de cette histoire de «césarienne», la mauvaise prise en charge des patientes dans les maternités publiques fait trembler les futures mamans. Avant d'aborder ce sujet, nous sommes obligés de revenir sur le papier que nous avons donné dans notre édition du 31 mars 2016 sur les circonstances émouvantes d'une jeune femme qui est décédé y compris ses deux fœtus. Les services de la maternité et de l'hôpital de Khenchela avec qui nous avons pris attache se renvoient la balle sur la disparition de la jeune femme et de ses deux bébés. «Le personnel de garde a fait son travail ont été contraints de transférer la femme enceinte à l'hôpital de 120 lits en raison de la gravité de son état, a indiqué le directeur de la maternité. «J'ai suivi personnellement le cas de cette patiente en collaborant avec le premier responsable hôpital sur son état», a déclaré M. Laghrour, directeur de la maternité. De son côté, le personnel médical de l'hôpital trouve que ce cas était une urgence vitale et qu'il aurait été nécessaire d'effectuer les premiers secours au niveau de la maternité avant que la patiente ne soit transférée ailleurs. «La jeune femme est arrivée au niveau de la maternité avec un dossier médical émanent du centre de santé de Bouhmama, expliquant que le col de l'utérus était ouvert de trois centimètres. La chose la plus essentielle était de procéder à l'accouchement de la patiente par voie de césarienne avant de chercher à pratiquer les contrôles médicaux à savoir scanner et autres, ont ajouté nos interlocuteurs qui ont accepté de s'exprimer mais sous couvert de l'anonymat. Le directeur de l'hôpital 120 lits a refusé de s'exprimer à ce sujet, indiquant que la cellule de communication au niveau de la direction de la santé publique est la seule habilité à le faire. Ne donnant certainement pas trop d'importance à ce sujet et ce, malgré que ce sont trois «vies» qui ont disparu, le premier responsable de cette institution hospitalière n'a pas trouvé autre que de nous raccrocher au nez sans donner de plus détail. Nos tentatives visant à rejoindre la direction de la santé de Khenchela (DSP) sont restées malheureusement vaines. Revenons au sujet des accouchements pour dire que les difficultés rencontrées par les patientes font trembler les futures mamans. Les patientes appartenant à la catégorie de la couche démunies et qui sont obligés à se diriger vers les hôpitaux publics sont les plus agacées. Pour n'importe quel accouchement dans les cliniques privées, il faudrait préparer au moins la somme de 50 000 à 70 000 DA, nous a-t-on expliqué. Le prix diffère encore dans certaines cliniques, tout dépend du sexe du nouveau-né. Cependant, si la jeune femme devrait accoucher pour la première fois par césarienne, le prix est fixé à 50 000 DA. Par contre, dans le cas où c'est la seconde fois ou plus, il faudrait prévoir jusqu'à 70 000 DA, a-t-on appris. Le comble est que ces dernières années, quatre femmes sur cinq accouchent par césarienne. Sur le pourquoi de cette histoire de «césarienne», nous avons posé la question à un spécialiste de la santé : «Rien n'a changé en ce qui concerne l'accouchement d'hier, d'aujourd'hui ou même de demain. Par contre, pour des raisons financières et pour gagner encore plus d'argent, c'est à la césarienne qu'il faudrait aller et ce, même si la patiente pourrait accoucher naturellement. A ce sujet, un époux sans emploi et têtu a fait sortir sa femme d'une clinique avant de se diriger vers sa commune où il a procédé à son admission dans le centre de santé de sa commune. Dans la soirée, la dame a mis au monde un joli poupon en présence d'une sage-femme qui l'a accompagné de son accouchement.»